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08avr16

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Observations de la Syrie concernant le rapport du Secrétaire général sur l'application des résolutions du Conseil de sécurité par toutes les parties au conflit syrien en fév16


Nations Unies
Conseil de sécurité

S/2016/294

Distr. générale
8 avril 2016
Français
Original : arabe

Lettres identiques datées du 30 mars 2016, adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la République arabe syrienne auprès de l'Organisation des Nations Unies

D'ordre de mon gouvernement, je souhaite vous faire part des observations qu'inspire à la République arabe syrienne le vingt-cinquième rapport du Secrétaire général sur l'application des résolutions 2139 (2014), 2165 (2014), 2191 (2014) et 2258 (2015) du Conseil de sécurité (S/2016/272).

Le Gouvernement syrien rappelle une fois encore les observations qu'il avait formulées dans ses lettres identiques adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité au sujet de rapports antérieurs portant sur l'application des résolutions 2139 (2014), 2165 (2014), 2191 (2014) et 2258 (2015), et tient à souligner les points suivants :

1. Le Gouvernement syrien note que pour la première fois, les auteurs du rapport ont fait preuve de plus d'objectivité dans leur approche de certains aspects de la situation des droits de l'homme en Syrie. Il déplore néanmoins qu'afin d'apaiser certaines parties au Conseil de sécurité, le Secrétariat continue de méconnaître les efforts déployés avec succès par le Gouvernement syrien, conjointement avec ses partenaires nationaux, l'Organisation des Nations Unies et les organisations internationales opérant en territoire syrien, pour acheminer de l'aide humanitaire dans plusieurs régions, dont certaines sont instables. Ces succès n'auraient pas été possibles sans la coopération étroite et les moyens fournis par le Gouvernement syrien.

2. Le Gouvernement déplore également le fait que cinq après le début de la crise en Syrie, le Secrétariat continue d'ignorer la guerre terroriste menée contre ce pays avec des appuis extérieurs et de ne pas la mentionner dans ses rapports mensuels. Il réaffirme qu'il rejette les tentatives faites par le Secrétariat de l'ONU et certains pays occidentaux, membres du Conseil de Sécurité, de contester le droit conféré aux États par l'Article 51 de la Charte des Nations Unies de se défendre et de défendre leur peuple et leur territoire face à des actes de terrorisme et à des agressions. De telles tentatives sont évidentes dans les paragraphes 6 et 7 du rapport du Secrétaire général. Le Secrétariat devrait plutôt mettre en avant les succès obtenus dans la guerre contre le terrorisme, soutenu depuis l'étranger, par l'armée arabe syrienne et ses alliés qui ont libéré de nombreuses régions du territoire syrien qui se trouvaient aux mains de groupes terroristes armés et brisé le siège que ceux-ci avaient imposé à Noubl, à Zahra et à d'autres villes dans les provinces d'Alep, de Deraa, de Homs, de Hama et de Lattaquié. Grâce à ces succès, des personnes déplacées ont pu retourner dans leurs régions et retrouver leurs foyers, réduisant ainsi le nombre de réfugiés Syriens fuyant les exactions des groupes terroristes armés.

3. Le Gouvernement syrien dénonce à nouveau l'absence de fiabilité des sources d'information sur lesquelles s'appuie le Secrétariat dans ses rapports. Ce faisant, ce dernier a suivi l'exemple d'autres entités des Nations Unies, telles que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, qui tire ses informations sur la Syrie de ces sources, y compris le soi-disant Observatoire syrien et Médecins sans frontières, tous deux biens connus pour leurs liens avec les services de renseignements occidentaux. Dans le présent rapport, le Secrétariat a été jusqu'à s'appuyer sur ce qu'il appelle des « sources publiques ». Le Gouvernement syrien déplore que celui-ci n'ait pas réussi à faire la distinction entre activités de lutte contre le terrorisme et actes terroristes. Cela montre clairement qu'il partage le point de vue tendancieux de ces sources d'information, dont le but est de ternir l'image du Gouvernement syrien et de ses alliés et de saper leurs efforts de lutte contre le terrorisme (par. 5, 6 et 15).

4. Le Gouvernement déplore toujours l'insistance des fonctionnaires du Secrétariat à appliquer le terme de "groupes armés non étatiques" à des organisations terroristes telles que l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), le Front el-Nosra, Al-Qaida et les groupes qui lui sont associés, lesquels reçoivent l'appui et le financement d'un certain nombre de gouvernements étrangers, notamment la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme et de la Charte des Nations Unies. Nous sommes tout à fait en droit de demander une fois de plus sur quelle base juridique le Secrétariat se fonde pour utiliser ce terme, alors qu'il est indiqué dans plusieurs paragraphes du rapport lui -même que ces groupes ont pris pour cible et tué des dizaines de civils pacifiques (par. 6, 10 et 31).

5. Le Gouvernement souligne une fois de plus que, pour régler la crise en Syrie, il faut une solution politique reposant sur un dialogue entre Syriens, dirigé par les Syriens et loin de toute ingérence étrangère. Il souligne également que l'approche politique ne peut être dissociée des efforts de lutte contre le terrorisme qui se poursuivront jusqu'à l'élimination de tous les groupes terroristes armés actifs en Syrie. Dans ce contexte, le Gouvernement rappelle au Secrétariat que les réunions de Genève ont pour but d'aboutir à une solution politique, et non à une transition politique. Il lui rappelle également que le succès de ces réunions et toute amélioration sensible de la situation humanitaire dépendront avant tout de l'instauration d'un climat propice à un engagement international et régional sérieux et non politisé pour combattre le terrorisme et de l'arrêt immédiat des mesures économiques coercitives unilatérales imposées au peuple syrien sans aucune base juridique ou morale.

6. Le Gouvernement réaffirme qu'il rejette totalement la partialité du Secrétariat, évidente dans le rapport, à l'égard de l'appui que la Fédération de Russie fournit à la Syrie, à la demande du Gouvernement syrien, dans sa lutte contre les groupes terroristes et individus armés et leurs filières d'approvisionnement. Le Gouvernement rejette également à nouveau la tentative du Secrétariat de mettre sur un même plan la lutte antiterroriste menée d'une part par les Forces armées arabes syriennes et l'armée de l'air russe et les pilonnages aériens effectués d'autre part par les forces d'une soi-disant coalition sous le commandement des États -Unis, en violation du droit international et notamment de la Charte des Nations Unies, étant donné que les opérations lancées par cette coalition ont causé la mort de nombreux civils et détruit une bonne partie des infrastructures en Syrie.

7. C'est par des actes et non par des mots que le Gouvernement de la République arabe syrienne s'est acquitté de ses engagements nationaux et internationaux. Il a facilité l'acheminement de l'aide humanitaire à tous les citoyens Syriens et à ceux ayant un statut analogue dans l'ensemble du pays. Dans le même temps, le Gouvernement estime étrange que le Secrétariat tente de justifier le refus du régime turc depuis le 27 décembre 2015 d'autoriser l'aide humanitaire à transiter par le point de passage de Nousseibin dans la province de Hassaké, ce qui a eu une incidence négative sur la fourniture d'une assistance aux personnes touchées dans cette province.

8. Il s'étonne qu'il soit indiqué, au paragraphe 29 du rapport, que 58 demandes de convoi interinstitutions ont été présentées en février 2016, étant donné que dans sa note nº 29 en date du 10 janvier 2016, le Coordonnateur résident des Nations Unies en Syrie citait des demandes présentées au sujet de 32 secteurs, en vue d'une mise en œuvre prévue pour le premier trimestre de 2016. Il y est indiqué également que 14 requêtes datant de 2015 sont toujours en attente et qu'il devrait y être donné suite en 2016. Cela porterait donc le nombre de requêtes présentées par l'ONU à 46 et non 58, comme indiqué dans le rapport.

9. Le Gouvernement syrien tient à préciser qu'en février 2016 il a répondu à 14 demandes de convois conjoints dans les secteurs ci-après : Deir-Al-Zour; localités de Kafraya et de Fouaa (province d'Edleb); Madaya, Zabadani, Bludan, Tall, Moudamiyé et Kafr Batna (Province de Rif -Damas); Waer dans la province de Homs; et Harbnafsé et Saboura dans la province de Hama. Le 9 mars 2016, il a donné suite aux requêtes présentées par les Nations Unies pour envoyer des convois d'aide humanitaire dans les secteurs suivants : partie est et ouest de la ville d'Alep; Izaz et Afrin (province d'Alep); les secteurs de Rastan, Talbissa, Houla, Teir Maalé, Ghantou, Dara el-Kabira et Waer (province de Homs); et Yalda, Babila, Beit Saham et Tell dans la province de Rif-Damas. Le Gouvernement Syrien a demandé à l'ONU d'envoyer des convois d'aide humanitaire conjoints dans les secteurs ci -après : Noubl et Zahra, les villages de Hadir, Wadihi, Azzan, Abtin, Tell Aran, Tell Hasil, Medina al Sinaiyah, Cheik Nakkar, Cheik Zayyat et Kafr Saghir (province d'Alep); les secteurs de Jeiroud, Damir, Bloudan et Tell (province de Rif -Damas); Tadmour (Palmyre) et Quariatein dans la province de Homs. Le Gouvernement souligne que les Nations Unies doivent utiliser ces autorisations dans les délais prévus sans chercher de fausses excuses.

10. Le 23 mars 2016, en réponse aux plans d'avril 2016 du Bureau du Coordonnateur Résident des Nations Unies et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le Gouvernement Syrien a autorisé l'Organisation des Nations Unies, le CICR et le Croissant-Rouge Arabe Syrien à fournir une aide humanitaire à Madaya, Arbin, Zamalka, Zebdine et Kafr Batna (province de Rif-Damas); à Kafraya et Fouaa (province d'Edleb); à la partie est de la ville d'Alep; et à Talbissé et Rastan dans la province de Homs. Le Gouvernement souligne la nécessité d'une coordination compte tenu du nombre de personnes dans le besoin dans ces régions. Pour ce qui est de Douma, Moudamiyé, de l'est de Harasta et de Daraya, nous achèverons notre examen aussi rapidement que possible en tenant compte des conditions de sécurité dans ces zones sensibles et de la présence d'organisations terroristes armés, dont l'EIIL et le Front el-Nosra, qui constituent une menace directe pour les équipes de l'Organisation des Nations Unies, du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien qui devront acheminer de l'aide dans ces secteurs. Nous appelons votre attention sur le rapport du Ministère russe de la défense concernant des groupes armés qui ont ouvert le feu sur des convois d'aide humanitaire dans les villes de Harasta (province de Rif-Damas) et Kfar Nan, dans la province de Homs. La Syrie condamne aussi fermement l'insistance de certains États qui soutiennent le terrorisme en fournissant de l'aide à Daraya, où il n'y a que des terroristes.

11. Le Gouvernement de la République arabe syrienne rejette les tentatives faites par le Secrétariat pour mettre sur un même plan les zones assiégées, notamment en gonflant ou en minimisant le nombre d'habitants qui s'y trouvent, selon son bon vouloir et ses motivations. Dans les réponses qu'il a présentées aux rapports du Secrétaire général depuis août 2015, il a signalé que le nombre de personnes assiégées à Deir el-Zor était de 300 000 et non de 200 000, comme indiqué par l'ONU, tandis que le nombre de personnes assiégées à Kafraya et Fouaa était de 35 000 et non de 12 500. Il note que Douma et Daraya servent de bases à des groupes terroristes armés comme l'EIIL et l'Armée de l'islam. Il est disposé à envisager l'acheminement d'une aide à Douma. Daraya, toutefois, a été vidée de ses habitants, qui ont fui à Moudamiyet. À cet égard, les paragraphes 39 et 43 du rapport confirment ce que le Gouvernement syrien a toujours maintenu au sujet de la situation dans certaines zones considérées par l'ONU comme « assiégées ». Ces paragraphes non seulement indiquent qu'il n'y a pas de signes manifestes de malnutrition et que l'accès à la nourriture n'est pas un problème dans les zones en question, mais font état aussi des violations qui y sont commises par les groupes terroristes armés, y compris le recrutement et l'armement d'enfants.

12. Le Gouvernement syrien est surpris que le Secrétariat fasse encore une fois allusion au siège du camp de Yarmouk et avance le chiffre de 6 000 habitants, ce qu'il trouve incongru et, d'après lui, ne mérite pas de figurer dans ce type de rapports. Le rapport lui-même indique que des habitants de Yarmouk ont pu se rendre à Yalda pour recevoir de l'aide (par. 38). Comment peut-il s'agir d'une zone assiégée si les habitants peuvent aller dans la zone voisine de Yalda et en revenir? Il convient de noter que de 2014 à février 2016, un total de 123 783 paniers alimentaires ont été distribués aux habitants du camp. Le Gouvernement syrien rappelle aussi que les réfugiés de Palestine se trouvant à Yalda, Babila et Beït Saham sont des habitants du camp de Yarmouk qui ont été contraints d'en partir après que l'organisation terroriste EIIL l'eut pris d'assaut en avril 2015, en collusion avec l'organisation terroriste Front el-Nosra et d'autres groupes terroristes présents dans le camp. Ces derniers mois, ces groupes ont détourné de grandes quantités d'aide destinées aux réfugiés de Palestine dans les zones en question.

13. Le Gouvernement syrien ne peut accepter les arguments selon lesquels il serait fait obstacle à l'acheminement de l'aide médicale. Il s'étonne que le rapport omette de fournir des informations actualisées sur cette aide. Depuis le début de 2016, il a approuvé sept demandes présentées par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en vue de l'acheminement d'une aide médicale aux provinces et régions ci-après : Douma dans la province de Rif-Damas; la province de Raqqa; Kobané, Chaddadé et Ras el-Aïn dans la province de Hassaké; Yabrod, Assal el-Ouard, Beït Siwa, Kafr Batna, Irbin, Zamalka, Zebdin et Mleïla dans la province de Rif-Damas; la province d'Edleb; Jindeïris, Rajou, Chiran, Sirrin et Deïr Hafer dans la province d'Alep; Rastan, Talbissé, Qariateïn, Palmyre et Tell Daou dans la province de Homs; Qalaat el -Madiq, Ziyaré, Kafr Zaité, Mourak, Souran et Sirrin dans la province de Hama; et Karama, Aïn Issa et Soulouk dans la province de Raqqa. Les paragraphes 26, 39, 47 et 48 du rapport notent que l'OMS a pu acheminer une aide médicale à des centaines de milliers de personnes, y compris dans des zones difficiles d'accès. À cet égard, le Gouvernement syrien rappelle qu'il a demandé à l'OMS de fournir des informations sur la manière dont l'aide médicale était acheminée à Hassaké, Hol, Chaddadé et Markadah dans la province de Hassaké, et à Mayadin, Abou Kamal, Tyr et Kasrah dans la province de Deir el-Zor. Mais il n'a pas encore reçu de réponse de cette organisation.

14. Le Gouvernement de la République arabe syrienne continue de souligner le caractère futile de l'acheminement de l'aide à travers la frontière et dénonce encore une fois l'absence de transparence de la part de l'ONU concernant cette question. Les notifications qui lui sont adressées manquent de précision sur le nombre de bénéficiaires de l'aide et sur les parties qui s'occupent de la collecter pour la distribuer aux populations civiles dans le besoin. Le Gouvernement syrien est surpris de l'allégation figurant au paragraphe 23 selon laquelle il semble qu'aucun convoi d'aide n'a été refusé ou jugé irrégulier. Cette allégation vise à dissimuler les problèmes majeurs qui frappent l'acheminement de l'aide à travers la frontière avec la Turquie et d'autres pays, et à passer sous silence le refus délibéré de la Turquie de permettre l'entrée d'une quantité importante de cette aide par le point de passage de Nousseïbin dans la province de Hassaké.

15. Le Gouvernement syrien réaffirme également que le Mécanisme de surveillance des Nations Unies n'est pas en mesure de confirmer que l'aide acheminée par la frontière est bien reçue par les bénéficiaires. Il n'a donc pas les moyens de savoir comment et par qui l'aide humanitaire est distribuée. Ce qui est certain, c'est qu'une partie de l'aide franchissant la frontière tombe entre les mains des terroristes armés qui se l'attribuent, la redistribuent à leurs membres ou la revendent à des prix exorbitants sur le marché noir. Il est impératif que les membres du Conseil de sécurité soient informés du fait que le régime turc et ses services de renseignement continuent d'utiliser les convois d'aide humanitaire qui traversent la frontière pour faire passer des armes pour le compte de groupes terroristes armés actifs en Syrie.

16. Le Gouvernement syrien réaffirme sa position concernant la nécessité de coopérer avec le Croissant-Rouge arabe syrien, principal partenaire pour les activités de secours des Nations Unies en territoire syrien, aux fins de la distribution de l'aide acheminée par la frontière. Cette approche permettrait d'assurer que cette aide parvient aux civils touchés par la crise en Syrie et ne tombe pas aux mains de groupes terroristes armés. En janvier 2016, le Gouvernement syrien a approuvé la demande de l'ONU tendant à charger le Croissant-Rouge arabe syrien de réceptionner l'aide acheminée par la frontière et de la distribuer.

17. Le nombre d'organisations non gouvernementales étrangères autorisées à intervenir en Syrie est de 20, et non de 16 comme il est indiqué dans le rapport du Secrétaire général. Le Gouvernement syrien est surpris par l'incapacité du Secrétariat d'actualiser les informations pertinentes. Il prie de nouveau les bureaux de l'ONU à Damas de vérifier leurs informations et de présenter des rapports objectifs, notamment au Bureau de la coordination des affaires humanitaires.

18. Le Gouvernement de la République arabe syrienne demande une fois encore au Conseil de sécurité d'amener les États qui soutiennent et financent des groupes terroristes armés à s'abstenir de le faire, en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme et à l'élimination de ses sources de financement, tout particulièrement les résolutions 2170 (2014), 2178 (2014), 2199 (2015) et 2253 (2015).

19. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre et de ses annexes comme document du Conseil de sécurité.

Le Chargé d'affaires par intérim
(Signé) Mounzer Mounzer


Annexe I aux lettres identiques datées du 30 mars 2016 adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la République arabe syrienne auprès de l'Organisation des Nations Unies

Crimes commis par l'EIIL, le Front el-Nosra, l'Armée libre, l'Armée de l'islam, l'Armée de la conquête et d'autres groupes terroristes armés et passés sous silence par les auteurs du rapport

Entre le 21 janvier et le 21 février 2016, des terroristes ont tué 367 civils, dont 25 enfants, et en ont blessé 776 autres, dont 92 enfants, dans l'ensemble des provinces syriennes, abstraction faite de Raqqa et d'Edleb.

Le 21 février 2016, l'organisation terroriste EIIL a fait exploser une voiture piégée de marque Toyota, bourrée d'une grande quantité de matières hautement explosives, dans un marché populaire très fréquenté de la ville de Sayyida Zeinab (province de Rif-Damas). Deux autres explosions ont suivi, la première due à une bombonne de gaz piégée, et la seconde déclenchée par un kamikaze qui a actionné sa ceinture d'explosifs au milieu des civils qui étaient venus à la rescousse des personnes blessées par la première explosion. Ces trois attaques terroristes ont tué plus de 85 civils et en ont blessé des centaines d'autres, pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées. Des biens et des infrastructures ont été gravement endommagés.

Le 21 février 2016, l'organisation terroriste EIIL a fait exploser deux voitures piégées à très peu de temps d'intervalle dans le quartier de Zahra, à Homs. Plus de 47 personnes ont été tuées et plus de 110 autres blessées, ces dernières se trouvant pour la plupart dans un état critique. Des biens et des infrastructures ont été gravement endommagés.

Les 8 et 9 février 2016, des groupes terroristes armés affiliés au Front el -Nosra ont tiré des obus de mortier sur la ville de Qardaha et le village de Bchélama dans la province de Lattaquié, tuant trois civils et en blessant cinq autres, et provoquant des dégâts matériels.

Le 10 février 2016, un terroriste a fait exploser une voiture piégée devant l'entrée principale du Club des officiers de police dans le quartier de Masaken Barzé dans la province de Damas, tuant un civil, en blessant deux autres, dont un enfant, et provoquant des dégâts matériels.

Le 10 février 2016 toujours, des groupes terroristes armés affiliés au Front el-Nosra ont tiré des obus de mortier sur la ville de Deraa, tuant et blessant des civils et provoquant des dégâts matériels. Le 14 février 2016, les mêmes individus ont récidivé, tuant cette fois une enfant, blessant 12 autres civils, parmi lesquels des femmes et des enfants, et provoquant des dégâts matériels.

Le 10 février 2016 encore, des groupes terroristes armés affiliés aux organisations qui se font appeler Armée de l'islam et Front el-Nosra ont tiré des obus de mortier sur la banlieue Assad à Harasta (province de Rif-Damas), tuant et blessant cinq civils.

Le 14 février 2016, des groupes terroristes armés affiliés aux organisations qui se font appeler Armée de l'islam, Front el -Nosra et Légion Rahman et positionnés à Daraya ont tiré des obus de mortier sur la ville de Sahnaya (province de Rif -Damas), tuant deux civils et en blessant 12 autres, parmi lesquels des femmes et des enfants, et provoquant des dégâts matériels.

Le 14 février 2016, dans le village de Sbeïhiyé, dans la province d'Alep, des groupes terroristes armés, que d'aucuns considèrent comme l'opposition armée modérée, ont lancé des roquettes sur la ville de Sfiré, tuant deux enfants, un garçon et une fille, blessant trois autres civils, dont une femme et un enfant, et provoquant des dégâts matériels.

Les 15, 16, 17, 18 et 19 février 2016, des groupes terroristes armés affiliés aux organisations qui se font appeler Front el -Nosra, Bataillons Noureddine Zanki, Front islamique, Liwa el-Taouhid, Brigade des martyrs de Badr, Brigade des émigrants et Bouclier du Nord, présents dans les quartiers de Boustan el-Bacha, d'Amriyé, de Seïf el -Daoula, de la vieille ville, de Rachidin et de Bani Zeïd de la ville d'Alep, ont mené des attaques perpétrées par des tireurs embusqués et ont lancé des bombonnes de gaz et des obus de mortier sur les quartiers de Sleïman al -Halabi, Salaheddin, Azamiyé, Meïdan, Aziziyé, Jamiyet el -Zahra, Halab el-Jdidé et Achrafiyé, faisant six morts et 45 blessés parmi les civils et provoquant des dégâts matériels.

Les 20, 21, 22, 23, 24 et 25 février 2016, des groupes terroristes armés affiliés aux organisations qui se font appeler Front el-Nosra, Bataillons Noureddine Zanki, Front islamique, Liwa el-Taouhid, Brigade des martyrs de Badr, Brigade des émigrants et Bouclier du Nord, présents dans les quartiers de Boustan el -Qasr, de Boustan el-Bacha, de Machhad, de la vieille ville, de Bani Zeïd, de Rachidin et de Hallak de la ville d'Alep ont attaqué les quartiers de Halab el-Jdidé, de Chahba el-Qadima, de Seïf el-Daoula, d'Azamiyé, de l'hôtel Méridien, de Sleïman al -Halabi, de Feïd, de la rue Techrine, de la rue de l'hôtel Baron, de Cheik Maqsoud, de Sleïmaniyé, de Jamiyet el-Zahra et de Jamiliyé, qui ont été les cibles de coups de feu, et notamment de tireurs embusqués, et d'attaques à la bombonne de gaz et à l'obus de mortier. Ces attaques ont fait 17 morts et 100 blessés parmi les civils, dont des femmes et des enfants, et ont provoqué des dégâts matériels.

Les 23 et 24 février 2016, à Deir el-Zor, des groupes terroristes armés affiliés à l'organisation terroriste qui se fait appeler EIIL ont tiré des obus de mortier sur les quartiers de Thaoura, de Qoussour et d'Hrabech, tuant deux civils, dont une enfant, en blessant 14 autres et provoquant des dégâts matériels. Les 26, 27, 28 et 29 février 2016, des attentats terroristes similaires perpétrés par l' EIIL et visant les mêmes quartiers ainsi que celui de Mouazzafin ont tué sept civils, dont trois enfants et une femme. Quatorze autres civils, parmi lesquels un enfant, ont été blessés au cours de ces attentats qui ont également provoqué des dégâts matériels.


Annexe II aux lettres identiques datées du 30 mars 2016 adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la République arabe syrienne auprès de l'Organisation des Nations Unies

Exemples de cas dans lesquels l'aide humanitaire a pu être acheminée grâce à l'assistance fournie par le Gouvernement syrien à l'ONU et aux autres organisations internationales au cours du mois de janvier 2016, en coopération avec le Croissant-Rouge arabe syrien, et exemples de l'aide acheminée par ce dernier

Le Croissant-Rouge arabe syrien a acheminé l'aide humanitaire (alimentaire, non alimentaire et médicale) fournie par des organismes des Nations Unies à partir du territoire syrien vers diverses provinces, notamment celles de Rif-Damas, d'Edleb, d'Alep, de Qouneïtra, de Hassaké, de Homs, de Hama et de Deraa, mais pas vers les provinces de Raqqa et de Deir el-Zor. Quelque 1 844 790 bénéficiaires syriens (368 958 familles) ont reçu des paniers alimentaires du Programme alimentaire mondial par l'entremise du Croissant -Rouge arabe syrien. Quelque 443 005 bénéficiaires (88 601 familles) ont reçu des paniers alimentaires fournis par l'ONU par l'intermédiaire d'organisations non gouvernementales syriennes. Au total, 2 287 795 personnes (457 559 familles) ont ainsi bénéficié de l'aide que l'ONU a distribuée à partir du territoire syrien. L'aide susmentionnée a été distribuée par le Croissant-Rouge arabe syrien dans les provinces comme suit : 64 746 paniers dans la province de Rif -Damas; 18 022 à Deraa et ses environs; 2 360 à Qouneïtra et ses environs; 4 000 à Edleb; 52 000 à Alep et ses environs; 7 522 pour Hassaké; 43 546 à Hama et ses environs; et 63 155 à Homs et ses environs.

Le Croissant-Rouge arabe syrien a acheminé à partir du territoire syrien une aide humanitaire fournie par le Comité international de la Croix-Rouge vers la plupart des provinces, notamment Rif-Damas, Edleb, Deir el-Zor, Qouneïtra, Alep, Hama et Homs. En tout, 129 375 paniers alimentaires ont été distribués, auxquels s'ajoutent les 37 112 caisses de boîtes de conserves et d'aide alimentaire destinées à des soupes populaires. De plus, un total de 2 913 paniers alimentaires fournis par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont été distribués dans les provinces de Homs, de Damas, de Rif -Damas et d'Alep.

Le Croissant-Rouge arabe syrien a acheminé une aide humanitaire (aide alimentaire, non alimentaire et médicale ainsi que des pastilles de purification de l'eau) fournie par des organismes des Nations Unies et sept organisations non gouvernementales étrangères actives en Syrie vers les provinces d'Alep, de Rif -Damas, de Deraa, de Qouneïtra, de Damas, de Homs, de Hama, de S oueïda, de Tartous et de Lattaquié, dont ont bénéficié des centaines de milliers de personnes.


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