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18aoû15
Lettre du représentant de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syriennes sur le massacre de civils perpétré par le régime syrien
Nations Unies
Conseil de sécuritéS/2015/641
Distr. générale
18 août 2015
Français
Original : anglaisLettre datée du 17 août 2015, adressée à la Présidentedu Conseil de sécurité par le Chargé d'affairespar intérim de la Mission permanente du Royaume-Unide Grande Bretagne et d'Irlande du Nord auprès de l'Organisation des Nations Unies
J'ai l'honneur de vous faire tenir ci-joint une lettre du représentant de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syriennes datée du 17 août 2015 (voir annexe).
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre et de son annexe comme document du Conseil de sécurité.
(Signé) Peter Wilson
Annexe à la lettre datée du 17 août 2015 adressée à la Présidente du Conseil de sécurité par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord auprès de l'Organisation des Nations Unies
Au nom de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syriennes, je vous prie instamment de réunir d'urgence le Conseil de sécurité afin de traiter du massacre de civils innocents perpétré ce week-end par le régime syrien lors des raids aériens qu'il a effectués sur la Syrie.
Les événements de ce week-end sont absolument inadmissibles. Les avions de guerre du régime Assad, épaulés par les milices d'occupation iraniennes, ont mené une série de frappes aériennes en prenant systématiquement pour cibles des villes et des villages, dont Douma, Zabadani et Edleb et leurs environs. Ces frappes n'ont pas été effectuées au hasard : les zones ont été sélectionnées afin de faire un maximum de victimes civiles et les missiles ont été délibérément lâchés à une heure où l'affluence dans les rues et les marchés locaux en plein air est la plus forte.
Il est de notoriété publique que toute attaque commise dans une zone fréquentée par de nombreux civils constitue un crime de guerre et une violation du droit international, quelles que soient les raisons ou les justifications avancées. Or, le régime syrien va encore plus loin; il a franchi un nouveau seuil dans l'horreur en faisant des civils en général sa cible principale et en cherchant à en tuer le plus grand nombre à chaque attaque.
À présent, du fait des bombardements constants et du nombre croissant de Syriens tués et mutilés, même les ambulances et les équipes de secours ont de plus en plus de mal à récupérer les morts et les blessés sur les lieux. Cette difficulté est aggravée par le manque de ressources dans cette région assiégée depuis plus de trois ans, où l'on ne dispose pas même des biens de première nécessité qui permettraient d'assurer des services d'urgence et de santé.
Les bombardements barbares effectués ce week-end sur un marché très fréquenté de la ville de Douma, dans la banlieue de Damas, ont causé la mort d'une centaine de civils et en ont blessé 300 autres. Ce nouveau massacre s'inscrit dans le cadre d'une campagne sanglante menée par le régime syrien et les forces iraniennes aux alentours de la Ghouta, près de Damas, et à Edleb, qui a fait 450 victimes civiles la semaine dernière, dont une majorité de femmes et d'enfants.
Les attaques aériennes classiques menées à l'aveugle sont désormais la cause de plus de 60 % des décès de civils sur l'ensemble du territoire. Dans des régions comme celle de Zabadani, des civils sont tués en masse et les infrastructures civiles rasées au moyen de bombardements aériens, qui contribuent à perpétuer une politique de nettoyage ethnique. Ces frappes aériennes aveugles du régime syrien peuvent et doivent être stoppées.
Il y a bien longtemps qu'il aurait fallu agir pour mettre un terme aux attaques aériennes d'Assad. Le Conseil de sécurité a les moyens d'arrêter immédiatement ces atrocités, et les États Membres eux-mêmes disposent des outils et de nombreux motifs juridiques pour intervenir si le Conseil ne le fait pas.
Dans ce contexte, au nom de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syriennes, je vous prie instamment de réunir d'urgence le Conseil de sécurité au sujet de ces frappes. Nous tenons le régime Assad et les forces d'occupation iraniennes pour responsables de ces attaques. Il convient de tout mettre en œuvre pour punir les coupables et mettre fin aux tueries et à la destruction de la Syrie. Les habitants de ces régions ne peuvent pas se contenter de mots, de compassion et de condamnations : ils ont besoin d'action, et ils en ont besoin maintenant.
Le Président de la Coalition nationale
des forces de la révolution
et de l'opposition syriennes
(Signé) Khaled Khoja
This document has been published on 24Aug15 by the Equipo Nizkor and Derechos Human Rights. In accordance with Title 17 U.S.C. Section 107, this material is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes. |