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05avr17


Damas ne possède plus d'armes chimiques depuis 2014


Accusant Damas d'avoir commis une attaque au gaz dans la province d'Idlib, qui a coûté la vie à des dizaines de civils, la Maison-Blanche oublie le fait que les armes chimiques possédées par la Syrie ont été détruites en 2014 par des professionnels civils et militaires sous contrôle des États-Unis eux-mêmes, rappellent des experts à Sputnik.

L'administration Trump a accusé mardi le gouvernement de Bachar el-Assad d'avoir mené à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, une attaque « chimique » qui a causé, selon différentes estimations, de 60 à 80 morts et des centaines de blessés. Portant, comme le rappelle Igor Nikouline, ancien membre de la Commission des Nations Unies pour le contrôle des armes biologiques et chimiques, dans une interview accordée à Sputnik, Damas ne détient plus d'armes chimiques depuis 2014, date à laquelle les armes chimiques syriennes ont été détruites en mer sous contrôle d'experts américains.

« Dès que les affaires de l'opposition modérée vont mal, on commence à crier au crime de guerre. Dès qu'ils subissent une perte, un incident survient. Les armes chimiques de Bachar el-Assad ont été confisquées en 2014 », a déclaré Igor Nikouline.

Et d'ajouter: « Le Président américain, Barack Obama à cette époque-là, a personnellement rendu compte à ce sujet et s'en est attribué toute la gloire. Et l'OIAC a même gagné le prix Nobel. Pardonnez-moi, mais il n'existe pas de récompense plus élevée dans le monde que le prix Nobel. Autrement dit, le fait que les armes chimiques aient été complètement retirées à Bachar el-Assad peut être considéré comme une preuve mathématique absolue ».

Rappelons que les États-Unis se sont félicités 18 août 2014 de la destruction en Méditerranée des armes chimiques les plus mortelles possédées par Damas. Dans un communiqué, le président Barack Obama a lui-même assuré que les armes avaient été détruites par « des professionnels civils et militaires en utilisant un mécanisme américain unique en son genre. »

Néanmoins, les armes n'ont pas été confisquées de l'opposition, précise l'expert.

« Des laboratoires de production de gaz sarin ont été retrouvés à Alep. Je pense que des laboratoires similaires se trouvaient également à Hama. C'est probablement un laboratoire de ce type qui a été bombardé, ce qui explique un si grand nombre de victimes », conclut Igor Nikouline.

Selon Oleg Glazounov, expert de l'Association des politologues militaires, Washington entreprend à nouveau de faire pression sur le dirigeant syrien.

« Il n'y aura aucune enquête, ce n'est qu'une intox politique afin de taper sur les nerfs de Bachar el-Assad. Regardez les bulletins d'informations, on dit constamment que Bachar el-Assad a utilisé des armes chimiques », a déclaré Oleg Glazounov à Sputnik.

L'expert militaire russe Vladimir Bogatyrev estime de son côté que « plus la situation en Syrie progresse vers la paix, plus de telles accusations seront fréquentes ».

L'opposition syrienne a accusé mardi le gouvernement de Bachar el-Assad d'avoir mené à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, une attaque « chimique ». Donald Trump a aussi imputé l'attaque au gouvernement du président syrien Bachar el-Assad.

Damas a pour sa part démenti toutes les accusations en raison de leur caractère infondé.

« Il n'est pas exclu qu'ils aient eux-mêmes procédé à l'attaque, dans le but de lancer une campagne de propagande contre l'armée syrienne », a indiqué à Sputnik une source au sein des forces armées syriennes.

Moscou a aussi déclaré ne pas être concerné par les accusations. Selon le ministère russe de la Défense, « aucune frappe aérienne n'a été menée par l'aviation russe dans les environs de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib. »

En outre, au lendemain de cette attaque chimique, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a annoncé que l'aviation syrienne avait porté des frappes près de la ville de Khan Cheikhoun contre un entrepôt de terroristes où étaient entreposées des armes chimiques, destinées à être livrées en Irak.

[Source: Sputnik News, Moscou, 05avr17]

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