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18sep13
Attaque chimique: pas de preuve de l'implication du régime (experts)
Des experts britanniques qui ont examiné le récent rapport des inspecteurs de l'Onu coïncident pour affirmer que rien ne prouve l'implication du régime de Bachar el-Assad dans l'attaque chimique perpétrée le 21 août dernier près de Damas.
"De ce que je comprends des résultats de l'enquête, ils prouvent qu'une quantité importante de gaz de sarin de haute qualité a été employée en Syrie. Personnellement, je ne vois aucune donnée convaincante qui prouverait sans équivoque qui s'est servi de ces armes. Certaines circonstances semblent indiquer que ce serait le régime, mais du point de vue juridique on ne sait pas précisément qui a fabriqué puis utilisé ces armes", a annoncé à RIA Novosti Nick Brown, rédacteur en chef de la Jane's International Defence Review.
L'expert a souligné que le rapport ne contenait que des preuves indirectes et insuffisantes de l'implication de Damas dans l'attaque.
"L'interception de communications ou d'ordres directs d'employer des armes chimiques (…) aurait pu éclaircir les choses, mais ces données dépassent le cadre de l'enquête de l'Onu", a ajouté M.Brown.
Firas Abi Ali, spécialiste du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord chez IHS, partage son avis.
"Le rapport prouve que des armes chimiques ont été utilisées sur plusieurs sites. Toutefois, le mandat des inspecteurs ne consistait pas à établir qui a mené cette attaque, si bien que leur rapport ne contient pas de telles données. Dans le même temps, rien ne dit que l'opposition a les moyens d'effectuer simultanément plusieurs attaques chimiques à l'est et à l'ouest de Damas", a expliqué l'expert.
D'après M.Brown, des fragments d'une inscription en cyrillique retrouvés par les inspecteurs sur le propulseur d'une roquette ne prouvent pas l'implication de Damas dans l'attaque.
"En raison de la nature fortement changeante du conflit syrien, il est extrêmement difficile d'émettre un commentaire univoque concernant les armes. Par exemple, dans bien des cas, les rebelles ont envahi des entrepôts d'armes (…), si bien qu'ils utilisent pratiquement les mêmes armements que l'armée du régime", a explicité M.Brown.
Lundi, les enquêteurs onusiens dirigés par le professeur suédois Ake Sellstrom ont soumis à l'Onu un rapport confirmant le recours au gaz sarin dans la banlieue de Damas le 21 août. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré que le rapport des enquêteurs ne permettait pas de déterminer les responsables de l'attaque à l'arme chimique et qu'une nouvelle enquête était nécessaire pour établir les coupables.
Toutefois, une série d'hommes politiques ont déjà rejeté la responsabilité sur Damas: les Etats-Unis et la France ont repéré dans ce document des preuves de l'implication de l'armée gouvernementale dans l'attaque chimique en question.
La Russie, à qui le régime syrien a remis des preuves incriminant l'opposition, prône de son côté le retour immédiat des experts de l'Onu en Syrie.
[Source: Ria Novosti, Londres, 18sep13]
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