Informations | ||
Derechos | Equipo Nizkor
|
06sep13
Téhéran pourrait empêcher la guerre en Syrie
En pleine préparation de l'intervention syrienne, Washington espère que Téhéran restera en dehors du conflit, après que le président iranien dit vouloir fournir une assistance alimentaire et médicale à la Syrie en cas de guerre, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Washington affirme pour sa part que les dirigeants iraniens veulent passer un accord avec les USA en échange de la levée des sanctions économiques contre Téhéran. On envisage même de demander à Téhéran qu'il persuade Damas de remettre l'arme chimique à Moscou. Mais les experts soulignent que l'Iran, au même titre que la Russie, continue d'apporter un soutien politique au régime syrien et de lui fournir divers renseignements.
Comment réagirait l'Iran à une intervention américaine en Syrie ? Cette question fait l'objet de débats enflammés de l'autre côté de l'Atlantique. Pour trouver la réponse les Américains ont analysé le discours du président iranien Hassan Rohani devant le conseil des experts : il a condamné les interventions militaires dans la région, notamment en Syrie, et a souligné que la sécurité restait une priorité pour Téhéran. Mais il n'a pas mentionné que l'Iran pourrait apporter son aide militaire au président syrien Bachar al-Assad.
"Si quelque chose arrivait au peuple syrien, l'Iran lui enverrait de la nourriture et des médicaments", a déclaré le président Rohani. Auparavant, les congressistes américains craignaient qu'après l'attaque de la Syrie le Hezbollah, lié à l'Iran, s'en prenne aux sites américains et à Israël.Les déclarations des partisans de la politique intransigeante de l'establishment iranien confirment ces suppositions, affirme le Washington Post. Le général Hossein Salami, chef adjoint du Corps des gardiens de la révolution islamique, a déclaré que si la Syrie était attaquée, "la sécurité nationale des USA serait en danger". Et le chef de la milice de rue iranienne Basij, le brigadier Mohammad Reza Naghdi, a déclaré que les "invasions illégitimes pourraient provoquer des mesures de rétorsion plus larges contre les USA".
Mais ces avertissements restent des paroles et le ton d'autres représentants des autorités montre que le soutien à Damas est loin d'être inconditionnel. Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a même reconnu que la situation désastreuse de la Syrie était aggravée par les "graves erreurs de son gouvernement". Certains commentateurs américains supposent même que l'Iran pourrait jouer le rôle d'intermédiaire pour empêcher la guerre. Il serait capable de pousser Assad à "transmettre les armes de destruction massive à un tiers, par exemple Moscou", écrit la revue Time.
Officiellement, la position iranienne est identique à celle de la Russie. L'Iran annonce que la prochaine présidentielle syrienne se tiendra en 2014 et qu'il soutiendra tout dirigeant élu. Tel est l'aspect juridique de la politique iranienne. Du point de vue pratique, sa participation aux opérations serait insensée.
Une délégation des représentants du secteur énergétique nucléaire iranien se trouve actuellement à Moscou. Ils gardent pour l'instant le silence, suivant certainement les directives des autorités.
Selon le professeur orientaliste Vladimir Sajine, la réaction de l'Iran dépendra de l'ampleur de l'attaque contre la Syrie. Aujourd'hui, le gouvernement est dirigé par des hommes pragmatiques avec une "touche" de libéralisme, qui souhaitent améliorer les relations avec les USA et l'Europe occidentale pour faire lever les sanctions économiques qui pèsent sur le pays. C'est notamment pourquoi la rhétorique emphatique concernant Israël a cessé. Cependant, Téhéran ne fera pas de concessions en termes de principes et il pourrait quitter les négociations à six sur le programme nucléaire iranien pour réagir au début de la guerre.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 06sep13]
This document has been published on 06Sep13 by the Equipo Nizkor and Derechos Human Rights. In accordance with Title 17 U.S.C. Section 107, this material is distributed without profit to those who have expressed a prior interest in receiving the included information for research and educational purposes. |