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23mai13
Les USA armeront Al-Qaïda contre le président syrien
Plus la conférence internationale sur la Syrie approche, plus ses participants s'arment pour les négociations en faisant monter la pression. Mercredi, la commission des Affaires étrangères du sénat américain décidait ainsi d'approuver les livraisons d'armes létales aux rebelles syriens, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Les journaux américains citent le sénateur républicain Rand Paul : "Aujourd'hui vous financerez les alliés d'Al-Qaïda. C'est une ironie du sort contre laquelle vous ne pouvez rien faire". Le vote des députés a été très suivi par les représentants du lobby des armes américain - si le document était approuvé par toutes les instances parlementaires, ce qui reste possible selon les experts, la production des armes augmenterait significativement.
Les sénateurs ont tenté de "prévoir le coup" en précisant qu'il faudrait contrôler minutieusement les destinataires des fusils d'assaut, des lance-roquettes sol-air et des gilets pare-balles américains. Toutefois le Pentagone reconnaît qu'il est impossible de suivre le sort des armes fournies dans une zone de conflit. Par conséquent, les sénateurs ont donné le feu vert aux livraisons militaires, y compris aux organisations syriennes considérées comme étant proches d'Al-Qaïda.
La question de savoir si Washington est vraiment prêt à ouvrir la "boîte de Pandore" reste ouverte. Car il se pourrait que le vote des sénateurs serve surtout à exercer une pression psychologique sur les participants à la future conférence de Genève sur la Syrie. Les députés ont voulu montrer à Assad quel serait le résultat s'il rejetait le plan de paix élaboré par la communauté internationale. Moscou n'est pas resté à l'écart de ce débat : plus tôt la presse évoquait d'éventuels plans de la Russie pour fournir à Damas des missiles défensifs.
Le Service fédéral de renseignement allemand (Bundesnachrichtendienst, BND) a fait un pronostic très curieux pour le grand public mais certainement connu des militaires européens et américains. D'après la revue Spiegel, les renseignements sont convaincus que la situation des troupes gouvernementales syriennes s'est stabilisée ces derniers temps et qu'elles sont capables de mener des opérations d'envergure contre les rebelles. On ignore sur quel "moulin" ce pronostic verse de l'eau. D'une part, cela montre aux futurs participants à la conférence qu'il ne faut pas écarter al-Assad et que de simples menaces contre Damas ne mettront pas un terme à l'effusion de sang. D'autre part, cela encourage les "faucons" occidentaux à apporter une aide immédiate aux rebelles.
Mais ces manœuvres autour de la réunion de Genève ne répondent pas à deux questions fondamentales. Premièrement, est-ce que les principaux acteurs régionaux y participeront - l'Iran, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ? Deuxièmement, dans quelle mesure les belligérants seront représentés à la conférence ? L'entourage d'al-Assad a déjà confirmé sa volonté de participer aux négociations de Genève "à condition que la souveraineté nationale de la Syrie ne subisse aucun préjudice".
Mais le camp adverse est divisé. Pendant la dernière réunion des organisations d'opposition syriennes à Madrid aucune solution n'avait été trouvée concernant la participation à la conférence. Aucune information n'a encore filtré sur la venue des chefs militaires rebelles qui combattent l'armée syrienne et représentent les organisations proches d'Al-Qaïda. De leur position dépend pourtant le respect de la trêve en Syrie au cas où les participants à la conférence de Genève trouveraient une solution pour cesser le feu.
On ignore quel sera le statut de la délégation représentant les intérêts de Damas depuis l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution reconnaissant la Coalition nationale syrienne des forces révolutionnaires et d'opposition comme "représentante légitime du peuple syrien". En d'autres termes, les organisateurs de la conférence en Suisse seront confrontés à beaucoup de problèmes procéduraux dont la résolution permettra ou non de faire assoir les belligérants à la table des négociations.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 23mai13]
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