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16mai13
Obama reçoit le premier ministre turc Erdogan, pas de répit dans le conflit
Le président Barack Obama reçoit jeudi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, proche allié des Etats-Unis et acteur de premier plan dans la crise en Syrie qui ne connaît aucun répit et face à laquelle les options de Washington semblent limitées.
Haie de militaires en grand uniforme, réception dans le Bureau ovale, conférence de presse et même rare dîner de travail à la Maison Blanche: l'administration Obama a déployé tous les honneurs pour la visite de M. Erdogan, l'un des dirigeants étrangers avec lesquels le président, selon des membres de son cabinet, entretient des relations personnelles très chaleureuses.
Mais malgré cette amitié et l'alliance de Washington et Ankara au sein de l'Otan, les deux capitales ont vu leurs relations mises à l'épreuve par la guerre civile qui déchire la Syrie depuis plus de deux ans.
Le conflit, qui a fait plus de 94.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a débordé des frontières, en particulier en Turquie, qui abrite 400.000 réfugiés et a subi samedi dernier un attentat meurtrier non loin du territoire syrien.
Ce double attentat à la voiture piégée dans la ville de Reyhanli a fait 51 morts, selon M. Erdogan. Son gouvernement, qui a pris fait et cause pour la rébellion, a attribué la responsabilité de cette attaque à un groupuscule marxiste turc à la solde du régime syrien et annoncé 13 arrestations. Damas a démenti toute implication.
Avant même cet attentat, M. Erdogan avait appelé Washington à adopter une ligne plus dure face au président syrien Bachar al-Assad, en estimant notamment que des armes chimiques avaient bien été utilisées par son régime et que la "ligne rouge" fixée par M. Obama en la matière avait été franchie "depuis longtemps".
"Nous voulons que les Etats-Unis assument plus de responsabilités et s'engagent davantage. Nous allons discuter ensemble très prochainement des mesures qu'ils pourraient prendre", avait encore dit le dirigeant turc à l'antenne de la télévision américaine NBC.
M. Obama, qui a reçu lundi l'un de ses autres proches alliés, le Premier ministre britannique David Cameron, avait à cette occasion exhorté Moscou à cesser de soutenir Damas, sur fond de tractations pour parvenir à rassembler les parties prenantes au conflit lors d'une conférence internationale qui prolongerait le processus dit "de Genève" acté en juin 2012.
"Escalade" de Damas condamnée à l'ONU
L'accord conclu le 30 juin 2012 en Suisse entre les grandes puissances ne précise pas le sort de M. Assad et l'opposition syrienne continue de considérer son départ du pouvoir comme une condition préalable à toute discussion.
Washington a appelé le président syrien à venir s'asseoir à une table de négociations avec la rébellion, mais a fait savoir qu'il ne pourrait pas participer à un futur gouvernement de transition, une position également épousée par Ankara.
"Nous participerons à une réunion où les membres du régime rencontreront les membres de l'opposition", a expliqué jeudi un responsable turc sous couvert de l'anonymat.
Mais "ce dialogue devrait être consacré à la formation d'un gouvernement de transition" qui disposera des "pleins pouvoirs exécutifs", a-t-il prévenu, "ce qui signifie que le président Assad devra abandonner ses pouvoirs à l'autorité de transition".
Or le régime syrien a exclu toute discussion sur le sort du chef de l'Etat, estimant que cette question était du ressort "du peuple syrien et des urnes", en référence à la présidentielle de 2014.
Alors que nombre de ses alliés, notamment du Golfe, fournissent déjà des armements aux rebelles, le président américain a jusqu'ici refusé de franchir ce pas. Il fait en revanche valoir que son pays est le premier contributeur d'aide humanitaire dans le conflit.
Et tout en concédant qu'il existe des indices d'un recours du régime Assad à ses armes chimiques, il a dit vouloir des preuves plus concluantes avant d'envisager des "options" non précisées mais qui excluraient a priori une intervention militaire directe.
La dimension régionale de ce conflit a encore été mise en évidence jeudi: selon le New York Times, Israël a mis en garde la Syrie contre la poursuite des envois d'armes sophistiquées au mouvement chiite libanais Hezbollah, laissant entendre qu'il envisageait de nouveaux raids aériens pour empêcher ces transferts.
Mercredi, l'ONU a condamné "l'escalade" des attaques menées par le régime de Damas dans une résolution à portée symbolique adoptée par son Assemblée générale. La Russie, la Chine et l'Iran s'y sont opposés.
Sur le terrain, au moins 112 personnes ont été tuées mercredi dans les violences en Syrie selon l'OSDH. Cette ONG a aussi révisé à la hausse, à 145 morts, le bilan du "massacre confessionnel" perpétré selon elle par les forces loyales au régime début mai dans un quartier sunnite de la ville de Banias (ouest).
[Source: El Watan, Afp, Alger, 16mai13]
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