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15mai13
L'Assemblée générale de l'ONU dénonce "l'escalade" de Damas
L'Assemblée générale de l'ONU a condamné mercredi "l'escalade" des attaques menées par le régime syrien et a appelé à des négociations incluant la Coalition de l'opposition, présentée comme un interlocuteur représentatif.
Dans une résolution adoptée par 107 voix pour, 12 contre et 59 abstentions sur les 193 membres de l'ONU, l'Assemblée "se félicite de la création de la Coalition nationale" de l'opposition et la qualifie d'"interlocuteur effectif et représentatif nécessaire à une transition politique".
Elle "note" que la Coalition bénéficie d'une "large reconnaissance internationale" mais ne va pas jusqu'à la présenter comme seul représentant légitime, comme l'ont fait les pays de la Ligue arabe.
Cette résolution non contraignante, préparée notamment par le Qatar, un des principaux soutiens de l'opposition syrienne, a une portée symbolique.
Elle a recueilli beaucoup moins de suffrages qu'un précédent texte de l'Assemblée sur la Syrie, adopté le 3 août 2012 par 133 voix pour, 12 contre et 31 abstentions.
La Russie a voté contre, de même que la Chine, l'Iran, Cuba, la Corée du Nord et le Nicaragua. L'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, l'Inde, l'Indonésie et plusieurs pays africains (Afrique du Sud, Togo, Guinée) se sont abstenus.
Le représentant russe Alexander Pankin a vivement critiqué une résolution "partiale", affirmant qu'elle allait "encourager l'opposition à continuer de se battre" et compromettre les efforts américano-russes pour organiser une conférence internationale.
La représentante américaine Rosemary DiCarlo a estimé au contraire que la résolution était "compatible avec (cette) initiative". Pour l'ambassadeur français Gérard Araud, il s'agit d'un "texte modéré qui aidera les forces d'opposition à aller à la négociation".
L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a accusé "certains promoteurs du texte de na pas vouloir un règlement du conflit mais un changement de régime" à Damas.
Cette résolution de sept pages condamne "l'escalade continue" des attaques de l'armée syrienne et ses "violations flagrantes et systématiques" des droits de l'homme.
Elle appelle "toutes les parties à cesser immédiatement toute forme de violence, y compris les actes terroristes" et à participer à une "transition politique" basée sur la déclaration de Genève du 30 juin 2012, qui prévoit un gouvernement de transition.
Selon la résolution, cette instance devrait assumer "des pouvoirs exécutifs complets", y compris ceux dévolus actuellement à la présidence et au gouvernement syriens. La résolution n'aborde cependant pas explicitement le sort de Bachar al-Assad.
Washington et Moscou s'efforcent de réunir une conférence internationale sur la base de l'accord de Genève mais ils divergent sur son interprétation. Washington estime qu'il ouvre la voie à l'ère "post-Assad", tandis que Moscou et Pékin affirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.
L'opposition syrienne fait du départ de M. Assad une condition sine qua non alors que Damas refuse tout diktat.
La résolution réclame un "soutien financier d'urgence" en faveur de pays comme la Jordanie, le Liban et la Turquie, qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés syriens.
L'Assemblée "exprime sa grave inquiétude" face à l'éventuelle utilisation d'armes chimiques dans le conflit mais elle ne se prononce pas sur l'utilisation effective par l'un ou l'autre camp. Elle demande au régime syrien de laisser enquêter librement sur place les experts de l'ONU, ce que Damas refuse pour l'instant.
La résolution souligne les "graves dangers" d'un débordement du conflit. Elle "condamne fermement" les tirs de la Syrie vers ses voisins et demande à Damas de "respecter (leur) souveraineté".
Enfin, l'Assemblée "réaffirme sous soutien" à la médiation de Lakhdar Brahimi, un temps démissionnaire.
[Source: Le Watan, Afp, 15mai13]
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