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14nov15
Ce que l'on sait samedi midi des attaques à Paris
L'état d'urgence a été décrété en France après une série d'attaques ayant fait au moins 128 morts à Paris et près du Stade de France, à Saint-Denis. L'Etat islamique a revendiqué ces attentats.
- Au moins 128 personnes sont décédées vendredi soir à Paris et à Saint-Denis après une série d'attaques dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale et près du Stade de France.
- C'est dans la salle de concert du Bataclan que le bilan est le plus lourd, avec au moins 82 morts. Quatre assaillants ont tiré dans la foule. Trois d'entre eux se sont donné la mort en faisant sauter leur ceinture d'explosifs. Le quatrième a été tué par les forces de l'ordre.
- Cette série d'attaques, visiblement coordonnées, a été revendiqué samedi matin par l'Etat islamique.
- François Hollande a décrété l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire métropolitain dès vendredi soir, et, samedi matin, le deuil national pendant trois jours. Le contrôle strict des frontières est également rétabli. Le Président s'adressera lundi au Parlement réuni en Congrès.
Au moins 128 morts dans six lieux différents : Paris a été ensanglanté vendredi soir par des attaques sans précédent, a priori coordonnées mais pas encore revendiquées. Elles ont été menées notamment par plusieurs kamikazes à proximité du Stade de France et dans la salle de spectacle du Bataclan (XIe arrondissement), où l'on dénombre au moins 82 victimes, ainsi qu'en quatre autres lieux des Xe et XIe arrondissements de Paris particulièrement fréquentés le vendredi soir : près du canal Saint-Martin (rue Bichat et rue de la Fontaine au Roi), rue de Charonne et boulevard Voltaire. Certains des auteurs ont pu participer à plusieurs de ces attaques. Huit assaillants seraient morts, dont sept en se faisant exploser.
Bataclan : au moins 82 morts
Au moins 82 personnes sont mortes dans la salle de concert du Bataclan, située dans le XIe arrondissement de Paris, où avait lieu un concert des Eagles of Death Metal. Selon les témoins, quatre assaillants ont pénétré dans la salle en tirant plusieurs rafales, avant de mener une prise d'otages. L'assaut des forces de l'ordre a alors été décidé «très vite parce qu'ils tuaient tout le monde», a confié une source proche de l'enquête à l'AFP. Trois des assaillants se sont alors donné la mort en actionnant une ceinture d'explosifs, le quatrième étant tué par les forces de l'ordre, qui ont terminé leur opération aux alentours de 1 heure du matin.
Près du canal Saint-Martin : au moins 17 morts
Au moins dix-sept personnes sont mortes dans des fusillades autour du canal Saint-Martin, rue Bichat, rue Alibert et rue de la Fontaine au Roi, dans le Xe arrondissement. Les «assassins» ont «balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café», a déclaré le préfet de police, Michel Cadot. Rue Bichat, un homme, le visage nu, est entré et a tiré vers 21h20 dans le bar Le Carillon. Deux salves ont été tirées, d'abord contre le bar puis contre le restaurant du trottoir d'en face, Le Petit Cambodge. «C'était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait», a raconté une femme à l'AFP. «Ça a duré terriblement longtemps», rapportait un autre témoin. Entre douze et quatorze personnes sont mortes.
Un peu plus bas vers le canal Saint-Martin, rue de la Fontaine au Roi, la terrasse de la pizzeria Casa Nostra a également été prise pour cible. Cinq personnes ont été abattues par plusieurs rafales d'une «mitrailleuse automatique», selon Mathieu, 35 ans. «Il y avait au moins cinq morts autour de moi, d'autres dans la rue, du sang partout. J'ai eu beaucoup de chance.» Un autre témoin raconte qu'il «a vu une Ford Focus noire qui tirait, puis plusieurs douilles par terre».
Rue de Charonne : au moins 19 morts
Le feu a également été ouvert à peu près au même moment rue de Charonne, dans le XIe arrondissement, à une terrasse de café. «On a entendu plus de 100 balles», a rapporté un témoin. L'assaut aurait duré «deux, trois minutes», selon un autre témoin. L'attaque aurait visé le bar La Belle équipe, à l'angle des rues de Charonne et Faidherbe.
Une femme rapporte ce qu'elle a vu depuis sa fenêtre, rue de Charonne : «Deux personnes sont sorties. Elles avaient des fusils. J'ai entendu des coups de feu. Beaucoup de coups de feu. J'avais l'impression qu'il y avait des pétards en même temps. Ça a duré au moins trois minutes. Il y avait de la panique. Ensuite, ils sont remontés dans la voiture. Ils ont continué tout droit vers la station Charonne.»
Un autre témoin, qui circulait en voiture, raconte à Libération : «Mon copain et un coloc disent qu'ils étaient plusieurs. Ce qui est sûr, c'est que c'était une grosse berline noire. La portière était entrouverte, enfin je crois. On a vu un homme arroser vers le bar, la Belle Epoque, au 90, rue de Charonne. Je pense que c'était une arme automatique. Il y a eu deux salves, peut-être cent balles ont été tirées. Il y avait des balles qui partaient dans tous les sens. Il était alors 21h35.»
Stade de France : attentat kamiaze, au moins un mort
En plein match amical de football France-Allemagne, trois explosions on retenti autour du Stade de France, à Saint-Denis, non loin du nord de Paris, vers 21h20. Trois kamikazes se seraient fait exploser, ne faisant qu'un seul mort supplémentaire. Présent dans les tribunes, le Président François Hollande a alors rapidement été évacué. A la fin du match, qui s'est déroulé jusqu'à son terme, le public a d'abord été retenu sur la pelouse du stade avant d'être finalement évacué dans le calme.
Boulevard Voltaire
Une dernière attaque, sur laquelle on a peu de détails, a enfin eu lieu boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris. Un kamikaze est décédé, il aurait déclenché une ceinture d'explosifs sans faire d'autres victimes.
François Hollande décrète l'état d'urgence
Dans une allocution télévisée, tenue vendredi soir quelques minutes avant un Conseil des ministres exceptionnel, François Hollande a décrété l'état d'urgence au niveau national, et a également annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières afin «que les personnes qui ont commis ces crimes puissent être appréhendées». «Ce que les terroristes veulent, c'est nous faire peur, nous saisir d'effroi. Mais il y a face à l'effroi une nation qui sait se défendre», a indiqué le président de la République, en indiquant que des «les forces de sécurité faisaient assaut notamment dans un lieu à Paris» au moment où il s'exprimait.
Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. Le plan multi-attentat, dit «rouge alpha», a été délenché. Près de 1 500 militaires ont été déployés. Un conseil de Défense a également eu lieu autour du président de la République samedi matin. A son issue, François Hollande a tenu une nouvelle allocution dans laquelle il a clairement menacé l'Etat islamique de représailles et décrété un deuil national de trois jours.
La préfecture de Paris a mis en place un numéro d'urgence pour transmettre toute information : 0800 40 60 05.
Aussitôt après l'annonce des attaques, les réactions politiques et internationales ont afflué.
[Source: Libération, Paris, 14nov15]
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