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17déc13
Russie-Ukraine: une coopération tous azimuts
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch s'est rendu mardi à Moscou pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine dans le cadre d'une réunion de la commission intergouvernementale russo-ukrainienne. Cette visite a fourni aux deux dirigeants l'occasion d'évoquer les problèmes existant dans les relations entre les deux pays et de définir les démarches à déployer pour intensifier la coopération bilatérale.
Cette visite a également fourni à Moscou et Kiev l'occasion de signer plusieurs documents bilatéraux portant notamment sur la production des gros-porteurs Antonov An-70 et An-124, la construction d'un pont enjambant le détroit frontalier de Kertch et la coopération dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. L'Agence spatiale russe (Roskosmos) et l'Agence spatiale d'Ukraine ont également signé un mémorandum d'entente.
Le gaz russe coûtera moins cher
Le prix du gaz russe pour l'Ukraine constitue depuis longtemps une pomme de discorde dans les relations entre Moscou et Kiev. Ce différend a enfin trouvé mardi sa solution: les deux pays ont signé des avenants à leurs contrats gaziers.
"Gazprom et Naftogaz ont signé un avenant permettant à Gazprom de vendre du gaz à l'Ukraine au prix de 268,5 dollars les 1.000 m3. Le prix actuel approche les 400 dollars", a déclaré le président russe Vladimir Poutine. Cependant, a-t-il souligné, "il s'agit d'une décision provisoire adoptée dans l'hypothèse que des ententes à long terme pourraient être et seront conclues".
Selon le président russe, les dispositions arrêtées mardi s'appliqueront "aussi bien aux livraisons de gaz à l'Ukraine qu'à son transit ininterrompu à destination de nos consommateurs en Europe". Le nouveau prix du gaz sera en vigueur jusqu'en 2019.
Coopération industrielle
Il ne fait aucun doute que la réduction du prix du gaz permettra à l'économie ukrainienne de respirer plus librement. Mais pour faire renaître son potentiel d'autrefois, Moscou propose à Kiev une série de projets faisant largement appel aux hautes technologies.
"Vladimir Poutine et moi avons défini des démarches susceptibles, à notre avis, d'accélérer la mise en œuvre de projets infrastructurels faisant appel aux hautes technologies", a indiqué Viktor Ianoukovitch. Ces démarches concernent, selon lui, les "projets portant sur les constructions aéronautiques et navales, le nucléaire civil et le complexe aérospatial".
"Il s'agit notamment d'achever les essais de l'avion An-70 et de prendre - sur la base des résultats obtenus - la décision de lancer la production en série de cet appareil", a déclaré le président ukrainien.
Son homologue russe a pour sa part fait savoir que la Russie envisageait en outre de mobiliser les capacités de l'industrie d'armement ukrainienne.
"Nous sommes prêts à examiner une telle éventualité au fur et à mesure du rapprochement de nos économies", a déclaré M. Poutine, précisant qu'il s'agissait "d'utiliser les capacités de l'industrie d'armement ukrainienne dans l'intérêt des forces armées russes".
Coordonner les actions, sans s'ingérer dans les affaires intérieures
La Russie et l'Ukraine ont convenu de mieux coordonner leurs actions sur la scène internationale, a indiqué M. Poutine. Il s'agit notamment de démarches "portant en premier lieu sur la stabilité stratégique et la sécurité en Europe et permettant de faire face aux nouveaux défis mondiaux", a précisé le chef de l'Etat russe.
La Russie souhaite promouvoir une coopération mutuellement avantageuse avec l'Ukraine, sans s'ingérer dans ses affaires intérieures, a déclaré mardi aux journalistes le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.
"Nous sommes intéressés par le développement d'une coopération mutuellement avantageuse. Le volume de cette coopération vient d'être été présenté par le président Poutine. A la différence de certains autres pays, nos représentants ne prononcent pas de discours sur place de l'Indépendance à Kiev, ne se promènent pas parmi les manifestants et ne réclament rien. Ceci est évident, et Vladimir Poutine a à plusieurs reprise évoqué le principe fondamental de non-ingérence", a répondu M. Peskov à la question de savoir si les dirigeants des deux pays avaient discuté de l'association de l'Ukraine à l'Union européenne ou de son adhésion à l'Union douanière (Russie, Biélorussie, Kazakhstan).
Le porte-parole du Kremlin a fait savoir que les deux présidents n'avaient pas évoqué l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière.
Le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, a pour sa part affirmé que les perspectives d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne n'avaient pas non plus été évoquées par les deux chefs d'Etat.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 17déc13]
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