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03fév16
Critiqué, le premier ministre bavarois attendu à Moscou
Horst Seehofer, premier ministre bavarois et président de l'Union chrétienne-sociale (CSU) en Bavière, a l'intention de se rendre à Moscou le 4 février où il rencontrera notamment le président russe Vladimir Poutine: certains représentants politiques et médias allemands ne voient pas cette initiative d'un bon œil.
La visite de Seehofer a été convenue avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui continue elle aussi d'entretenir des contacts avec le chef de l'État russe. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier est également favorable à ce déplacement. Mais dans le milieu parlementaire — sans parler de la presse — la visite du premier ministre bavarois fait jaser. Le démocrate-chrétien Roderich Kiesewetter exige d'annuler ce voyage. Le social-démocrate Niels Annen estime pour sa part que "la politique étrangère ne se fait pas à Munich, mais à Berlin". Les journaux y vont aussi de leur critique: Die Welt écrit simplement que la visite "suscite l'indignation", tandis que le Zeit constate l'inquiétude des politiques qui craignent une alliance du chef de la CSU avec le président russe contre la politique migratoire de Merkel.
Seehofer est en effet l'un des principaux opposants à cette politique, dans un contexte où une grande partie des centaines de milliers de réfugiés arrivés en Allemagne a élu résidence en Bavière. En plus de la directive de la chancelière de régler le problème européen, la Bavière a donc exigé la mise en œuvre de mesures nationales d'urgence pour instaurer le contrôle des frontières et établir un quota d'accueil des migrants.
On imagine difficilement que la question migratoire, perçue aujourd'hui comme le défi numéro un du XXIe siècle, puisse être éludée pendant des entretiens entre des hommes politiques russes et occidentaux. Cependant, on s'imagine encore moins que Moscou prenne partie pour un camp ou un autre dans les litiges intérieurs allemands et suggère des recommandations au sujet de la politique migratoire.
En annonçant en décembre sa visite en Russie, Seehofer avait esquissé les principaux thèmes à l'ordre du jour: "Les réfugiés et la suppression des causes de la migration, la sécurité dans diverses régions du monde et évidemment les sanctions économiques. Il faut déterminer si nous voulons maintenir les sanctions pour une durée indéterminée ou s'il est temps d'en parler". Il a déclaré récemment qu'il comptait adopter une attitude responsable, car il est "impossible d'éteindre tous les foyers d'incendie autour de l'Europe sans la Russie".
Mais il ne faut pas non plus oublier les relations économiques, importantes pour les deux pays. La Bavière s'est toujours distinguée dans le domaine de la coopération interrégionale — les échanges bilatéraux atteignaient 11 milliards d'euros par an. Aujourd'hui la coopération entrepreneuriale est touchée. Pendant la réunion de janvier à Wildbad Kreuth, les députés bavarois étaient d'accord pour dire que les sanctions étaient absurdes. Les questions économiques occuperont donc manifestement une place importante pendant l'entretien de Moscou.
[Source: Sputnik News, Moscou, 03fév16]
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