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31jan14
Une députée veut une loi contre la réhabilitation du nazisme
Les tentatives de réhabiliter le nazisme prenant des formes de plus en plus monstrueuses, il est indispensable d'adopter au plus vite une loi sanctionnant cette pratique, estime Irina Iarovaïa, président de la commission de la Douma pour la sécurité et la lutte contre la corruption.
"Les tentatives de réhabiliter le nazisme revêtent des formes de plus en plus monstrueuses. Ce que nous voyons aujourd'hui - la tendance à exalter et à faire renaître des mouvements nationalistes et ceux qui se réclament de Stepan Bandera [nationaliste ukrainien ayant collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale] - confirme le fait qu'une loi doit prévenir les délits et défendre la société et les intérêts sociaux", a indiqué vendredi M. Iarovaïa lors de débats à la Douma.
Selon elle, un projet de cette loi a été soumis à la Douma il y a cinq ans, mais les événements de la dernière semaine, notamment la célébration du 70e anniversaire de la levée du siège de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) - ont accentué l'actualité de ce texte.
La parlementaire a déclaré avoir reçu vendredi une lettre d'anciens combattants de Saint-Pétersbourg.
"Ce message profond et émotionnel reflète, à mon sens, la principale vérité, à savoir que pour nous, la réhabilitation du nazisme n'est pas simplement un outrage, mais un crime condamné actuellement par la société et qui doit être sanctionné par la législation en vigueur", a indiqué Mme Iarovaïa.
Aux termes du projet de loi soumis à la Douma, la négation publique des faits constatés par le Tribunal militaire international, de même que l'approbation publique des crimes établis lors du procès de Nuremberg seront punies par une amende allant jusqu'à 300.000 roubles (environ 6.300 euros) ou par une peine d'emprisonnement allant jusqu'à 3 ans. Les mêmes délits commis par des personnes abusant de leurs fonctions ou faisant appel aux médias seront sanctionnés d'une amende allant jusqu'à 500.000 roubles (environ 10.450 euros) ou d'une peine de prison de 5 ans au maximum.
L'idée d'adopter une loi réprimant les tentatives de réhabiliter le nazisme s'est imposée suite au sondage effectué par la chaîne de télévision russe Dojd qui a invité son public à répondre à la question: "Fallait-il livrer Leningrad [aux troupes nazies] pour sauver des centaines de milliers de vies?". Cette question a provoqué un véritable tollé dans les médias, amenant les responsables de la chaîne à présenter leurs excuses.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 31jan14]
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