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30avr14
La Russie compte rétablir sa présence militaire en Egypte
La Russie et l'Egypte organiseront en 2015 des exercices antiterroristes communs, a annoncé mardi 29 avril le lieutenant-colonel Evgueni Mechkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, écrit mercredi le quotidien Izvestia.
Après une visite de cinq jours de la délégation russe des troupes aéroportées en Egypte, Evgueni Mechkov a souligné que les parties russe et égyptienne s'étaient consultées sur la préparation et l'organisation d'un exercice antiterroriste commun.
« Quand le ministre de la Défense égyptien Abdel Fattah al-Sissi, favori à la présidentielle de fin mai, s'était rendu à Moscou fin 2013, la coopération militaire avait également été évoquée. Désormais, ces projets sont mis en œuvre. La Russie a signé en février un contrat pour la fourniture en Egypte d'un grand volume de matériel militaire et les exercices communs permettent de montrer cet équipement à l'œuvre », estime l'expert militaire Dmitri Litovkine.
Le Caire veut acquérir des chasseurs MiG-29, des missiles antiaériens, des hélicoptères Mi-35, des complexes côtiers antinavires et des munitions. Mais la Russie a également des plans stratégiques à plus long terme que l'organisation d'exercices conjoints.
« Moscou intensifie sa coopération globale dans le secteur militaro-technique avec l'Egypte pour revenir au niveau des années 1950-60, quand l'URSS avait de facto réarmé toute l'armée égyptienne », analyse Sergueï Sereguitchev, expert de l'Institut du Proche-Orient.
D'après ce dernier la Russie montre, par cet accord sur les manœuvres communes, qu'elle est prête à coopérer avec le gouvernement d'al-Sissi.
Au cours de la visite du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou en Egypte en automne 2013, plusieurs accords avaient été signés, notamment sur la formation d'officiers égyptiens dans les écoles militaires russes et l'organisation d'exercices communs.
« Il est aujourd'hui primordial pour la Russie de stabiliser la situation en Egypte et d'y renforcer son implantation. Moscou tentera aussi d'améliorer le contact entre les services de renseignement des deux pays. La Russie en a également besoin. Après tout, elle a demandé à plusieurs reprises aux Egyptiens d'aider à neutraliser les étudiants radicaux du Caucase du Nord, qui apprenait l'islam radical dans les établissements islamiques égyptiens », déclare Sergueï Sereguitchev.
Toutefois, on ignore dans quelle mesure cette coopération sera un succès. Moscou avait déjà indiqué au Caire à maintes reprises que certains établissements religieux égyptiens formaient des islamistes, mais les autorités du pays ont ignoré ces informations.
« Il est important pour la Russie que les services de renseignement égyptiens changent d'attitude envers Moscou. Les extrémistes sont actuellement nombreux dans le Sinaï et si al-Sissi arrivait à les pacifier, certains d'entre eux pourrait partir organiser des attentats dans le Caucase du Nord », estime Sergueï Sereguitchev.
En outre, d'après l'expert, certains étudiants musulmans russes se rendent spécialement en Egypte pour apprendre l'islam radical, ce à quoi les autorités locales ne s'opposent pas. Pour changer cette situation, la Russie est prête à aider l'Egypte dans le secteur militaro-technique et en matière de coopération antiterroriste - avant tout pour l'échange d'informations.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 30avr14]
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