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26jan13
Les islamistes du Mujao veulent négocier la libération d'un otage français
Un groupe islamiste a proposé samedi de "négocier la libération" d'un otage français au Mali, alors que les soldats français et maliens se rapprochent des principales villes du Nord du pays, bastions des jihadistes.
Les militaires français et maliens, après avoir repris trois localités dans le centre et l'ouest, ont entamé vendredi la reconquête du Nord occupé par les groupes islamistes depuis plus de neuf mois, se dirigeant vers les métropoles de Gao et Tombouctou.
C'est sous cette pression que le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), présent à Gao, a annoncé samedi à l'AFP être prêt à négocier la libération d'un Français qu'il détient.
"Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto", a déclaré Walid Abu Sarhaoui, porte-parole du Mujao, en référence au Français Gilberto Rodriguez Leal, enlevé en novembre 2012 dans l'ouest du Mali.
Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l'intervention militaire française, le porte-parole a simplement répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre", sans autre précision.
Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako et qui survient deux jours après l'annonce d'une scission au sein d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), un autre des groupes islamistes du Nord du Mali.
Les dissidents qui ont formé le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), aux effectifs inconnus, a assuré qu'il condamnait "toute forme d'extrémisme et de terrorisme" et qu'il prônait "une solution pacifique" à la crise. L'Azawad est le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années.
Au total, sept Français sont retenus en otage au Sahel, dont six par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Leurs ravisseurs avaient prévenu que toute intervention française au Mali mettrait leur vie en danger.
La France s'est engagée depuis le 11 janvier, au côté de ce qui reste de l'armée malienne, contre les islamistes armés, pilonnant leurs colonnes de pick-ups et leurs bases arrière, afin d'empêcher leur progression vers le Sud et la capitale Bamako.
Progression vers Gao et Tombouctou
Les villes de Diabali (ouest), Konna et Douentza (centre) ont été reprises par les soldats français et maliens, qui ont également, pour la première fois, repris vendredi le contrôle d'une localité du Nord, Hombori, à 920 km au nord-est de Bamako.
Les Français sont ainsi parvenus à quelques 200 km de Gao, un bastion islamiste dominé par le Muajo et Ansar Dine. Et une autre colonne progresse vers Léré, plus à l'ouest, avec pour objectif Tombouctou.
Les islamistes ont riposté en dynamitant un pont stratégique près de la frontière nigérienne, paralysant une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens et nigériens en cours de déploiement au Niger.
Des témoignages font état d'une situation humanitaire de plus en plus difficile dans les grandes villes du Nord. A Gao, la situation humanitaire se dégrade, selon l'ONG Action contre la faim (ACF), qui évoque "des cas de malnutrition aiguë".
La situation est également critique à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako), selon des habitants qui indiquent être privés d'eau et d'électricité depuis trois jours.
Face à cette situation, les chefs d'état-major ouest-africains se sont réunis samedi en urgence à Abidjan, alors que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a décidé vendredi soir d'augmenter les effectifs de la force africaine au Mali.
Cette réunion est destinée à assurer "la montée en puissance de la Mission internationale de soutien au Mali" (Misma), a déclaré à l'ouverture le général Soumaïla Bakayoko, le patron de l'armée ivoirienne;
"Le nombre sera celui que les chefs d'état-major, qui travaillent à actualiser le concept opérationnel, nous fourniront. Mais nous savons avec certitude, au vu des premières hypothèses sur lesquelles ils travaillent, que la taille de la force va devoir être augmentée de façon significative", avait déclaré vendredi le Commissaire de l'UA à la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prévoyait de fournir 4.000 hommes, dont moins d'un millier sont arrivés au Mali. Le Tchad, non membre de la Cédéao, a promis 2.000 hommes, dont une partie est déjà présente au Niger.
[Source: El Watan, Afp, Alger, 26jan13]
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