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19jan13
Assaut de l'ANP : Plus de 600 otages libérés dont une centaine d'étrangers
18 terroristes mis hors d'état de nuire.
Plus de 600 personnes prises en otage dans l'attaque, perpétrée mercredi par le groupe terroriste sur le site gazier d'In Amenas, wilaya d'Illizi, dont une centaine d'étrangers, ont été libérés par les forces spéciales de l'ANP, et 18 terroristes mis hors d'état de nuire, a appris l'APS vendredi de source sécuritaire. 573 Algériens et près de la moitié des 132 otages étrangers ont été libérés, pendant que l'opération de délogement d'un groupe retranché dans l'installation gazière se poursuivait, selon un bilan provisoire établi vendredi en fin de matinée.
Les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP), a indiqué la même source, tentent encore de parvenir à un "dénouement pacifique" avant de neutraliser le groupe terroriste qui s'est retranché dans la raffinerie et libérer un groupe d'otages encore détenu.
Le bilan exhaustif n'est pas encore établi, car certains travailleurs étrangers du site gazier s'étaient mis aux abris dans divers points du site, ajoute-t-on de même source, annonçant que l'installation gazière a été mise hors service pour éviter les risques d'explosion. Le groupe terroriste, qui a perpétré mercredi l'attaque contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas, Illizi), était composé d'une trentaine de terroristes de diverses nationalités. Il est "très lourdement armé, y compris de missiles, de lance-roquettes et autres armes de guerre", a indiqué la même source, qui a ajouté que ce groupe est "très déterminé".
Ce groupe terroriste, poursuit-on de même source, "avait l'intention de prendre en otage les travailleurs étrangers du site gazier et de les acheminer au Mali pour exercer de pressions insoutenables" sur les pays qui prennent part à l'opération de lutte contre les terroristes au Mali et sur la communauté internationale. "À défaut, ce groupe, selon la même source, a envisagé d'abattre ses otages étrangers pour maximiser l'impact sur la communauté internationale".
Les forces spéciales algériennes, qui ont cerné rapidement les lieux, ont tenté, durant toute la matinée de jeudi, de parvenir à un dénouement pacifique, mais les terroristes avaient, selon les informations qui leur étaient parvenues, envisagé d'abattre tous les otages et de commettre un véritable carnage dans le site, a précisé la même source. Les forces spéciales de l'ANP, "aguerries et hautement professionnelles", constat largement partagé dans les milieux professionnels internationaux, "ont décidé de donner l'assaut terrestre pour neutraliser ce groupe qui s'apprêtait à prendre la fuite avec les otages et qui était à deux doigts de commettre l'irréparable", explique-t-on.
Cette intervention des forces spéciales, effectuées dans une "situation extrêmement complexe", a évité un "véritable désastre aux centaines d'otage et aux installations du site gaziers", conclut-on de même source.
Selon une source gouvernementale une opération "extrêmement complexe qui a évité le pire"
L'assaut donné dans des conditions «extrêmement complexes» par les troupes spéciales de l'ANP pour neutraliser un groupe terroriste multinational, doté d'un véritable arsenal de guerre composé de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d'assaut, a évité un «véritable désastre» dans le site gazier d'In Amenas qui aurait provoqué des dégâts humains et matériels «incommensurables», a estimé hier une source gouvernementale.
Ce groupe composé de plusieurs nationalités, munis également de ceintures d'explosifs, s'était fixé comme objectif suprême d'enlever le maximum d'otages occidentaux, causer le plus de dégâts matériels et humains sur place et acheminer les otages au Mali pour en faire une monnaie d'échange de leur «perfide chantage».
Le déploiement rapide des forces spéciales de l'ANP autour du site gazier d'In Amenas et les renseignements recueillis ont fait comprendre à ce commando terroriste, résolu à réussir son coup de force, qu'il n'avait que peu de chances de parvenir à ses fins, indique-t-on.
Leur but, avait rappelé samedi le ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd, était d'en faire une monnaie d'échange dans le conflit au Mali, affaiblir la position algérienne (économique et politique) et entraîner l'Algérie dans le conflit malien, pour créer le plus grand chaos possible et susciter d'autres actions terroristes contre les intérêts algériens et étrangers. Intervenant au nom du gouvernement, le ministre de la Communication avait réitéré jeudi soir la position officielle : l'Algérie ne négocie pas avec les terroristes, ne cède jamais au chantage, ne se laisse pas entraîner dans un conflit hors de ses frontières (Mali) et ne marquera aucun répit dans sa lutte contre le terrorisme.
Comme le veut l'usage dans ces circonstances «très délicates», les forces spéciales, dont l'expertise est avérée au niveau mondial, ont tenté de dénouer sans trop de dommages la prise d'otage.
Après avoir échoué dans leur tentative de détourner un bus transportant des travailleurs étrangers qui se rendaient à l'aéroport d'In Amenas, grâce à la réaction énergique de l'escorte, le groupe terroriste s'est replié sur la base de vie où il a pris ses travailleurs en otage.
Les forces spéciales de l'ANP ont dû rapidement mettre en œuvre le plan de riposte en engageant «l'opération de libération des otages», seule possibilité de minimiser, mais non sans risques inévitables comme partout ailleurs, voire neutraliser les funestes desseins de la «multinationale terroriste».
Comme ont eu à le souligner des experts opérationnels européens de la lutte antiterroriste, jamais une opération de libération des otages qui, plus est, dans des conditions exceptionnellement complexes (théâtre des opérations au fin fond du désert, proximité de l'usine gazière, nombre très élevé de travailleurs pris en otage, usage de ceintures d'explosifs, armements de guerre, etc.), n'a réussi à 100% et sans dégâts. Même de grandes puissances occidentales ont totalement échoué à libérer des otages, entre autres opérations de sauvetage, dans l'un des trois pays les plus pauvres de la planète, malgré l'armada mise en œuvre, note la source gouvernementale.
Tout comme la campagne malienne a révélé, ce contre quoi l'Algérie a maintes fois mis en garde : la déstabilisation de la Libye a livré à la multinationale terroriste et ses relais, les réserves d'armements lourds et sophistiqués, et d'énormes couloirs de transit de terroristes alliés au grand banditisme et aux narcotrafiquants latino-américains et autres.
En dépit du caractère souverain de la décision de donner l'assaut décidé par les autorités algériennes lorsque le pire était à craindre, l'État algérien a tenu informés, comme le veut l'usage, les dirigeants des pays dont les ressortissants exercent sur la base d'In Amenas, indique-t-on de même source.
Contrairement aux interprétations «spécieuses» de commentateurs dans les médias étrangers, la quasi-totalité des capitales concernées ont exprimé leur «compréhension», voire leur «soutien» à la position algérienne, eu égard à la difficulté de la mission, mais aussi, «ce faisantw, l'Algérie contribue à la sécurisation du monde contre la menace terroriste».
[Source: El Moudjahid, Alger, 19jan13]
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