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26fév16
Les combats de Benghazi dirigés par des commandos français
Mercredi, dans un communiqué du gouvernement de Tripoli, le Premier ministre, Khalifa Ghweil, a affirmé que des commandos français sont en train d'opérer à Benghazi. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur a déclaré hier que l'émir de Daech dans la ville de Sabratha a été capturé avec deux de ses compagnons.
«Des forces de commandos français dirigent les combats en cours (à Benghazi) depuis un centre d'opérations sur la base de Benina», a affirmé Khalifa Ghweil, le Premier ministre du gouvernement de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, dans un communiqué publié mercredi sur le site officiel du gouvernement.
Quelques heures avant, le quotidien français Le Monde avait publié des révélations affirmant que des forces spéciales françaises ainsi que des agents de la DGSE intervenaient en Libye pour lutter contre l'Etat islamique et tenter d'en éliminer plusieurs cadres. Le ministre de la Défense français, Jean- Yves Le Drian, aurait immédiatement demandé à ce que soit ouverte une enquête pour «compromission du secret-défense». Il faut noter que la base concernée est la principale infrastructure miliaire des forces loyalistes à Benghazi, qui sont placées sous le commandement du général Khalifa Haftar.
Ces dernières avaient affirmé mardi avoir repris un secteur du centre-ville qui était le principal bastion des djihadistes dans Benghazi, deuxième ville de Libye située à 1000 km de la capitale Tripoli. Par ailleurs, dans un autre communiqué, le ministre de l'Intérieur a annoncé hier que le chef de l'organisation terroriste Etat islamique pour la ville de Sabratha a été capturé avec deux de ses compagnons. «L'émir de l'EI pour la ville de Sabratha (70 km à l'ouest de Tripoli) Mohammad Saad Al Tajouri, surnommé Abou Sleimane et chargé par les autorités djihadistes de Syrte de cette mission, a été capturé», a indiqué sur sa page facebook l'unité des Forces spéciales de dissuasion du ministère.
Le groupe djihadiste s'est emparé, en 2015, de la ville portuaire de Syrte et ses environs à 450 km à l'est de Tripoli, avant d'y installer sa base, mais il tente d'étendre son influence dans le pays en pleine tourmente depuis la révolte qui chassa Mouammar El Gueddafi du pouvoir en 2011. Le communiqué fait également état de l'arrestation au cours de la même opération du «collaborateur (du chef local de l'EI) Salem Al Omari, surnommé Abou Zeid, ainsi que Ahmad Dahim, surnommé Abou Hamza Al Tajouri, qui a coordonné leur déplacement et leur installation à Sabratha».
Quorum
Cette opération intervient deux jours après que des combattants de l'EI ont réussi à occuper pendant plusieurs heures le centre de Sabratha, avant d'en être chassés par la coalition Fajr Libya, dont 18 miliciens ont perdu la vie. C'était la première fois que le groupe extrémiste se manifestait dans la ville. Vendredi dernier, un raid aérien américain contre un camp de l'EI à Sabratha a tué 50 personnes, dont un responsable tunisien de l'organisation ainsi que deux Serbes qui avaient été enlevés en novembre en Libye.
Le ministère américain de la Défense a cependant nié être responsable de leur mort. Aujourd'hui, la Libye est divisée entre deux autorités rivales, celle reconnue par la communauté internationale installée à Tobrouk, est du pays, et une autre basée à Tripoli menée par la coalition de milices Fajr Libya. Hier, le Parlement libyen reconnu au niveau international a repoussé, à la semaine prochaine, le vote sur le gouvernement d'union nationale, au moment où la communauté internationale ne cesse de souligner l'importance de lutter contre le terrorisme en Libye «dans le cadre de la légalité internationale».
Faute de quorum, le Parlement basé à Tobrouk n'a pas pu tenir, mardi dernier, une séance consacrée au vote sur le gouvernement d'union nationale et a reporté, de ce fait, l'examen de cette question à la semaine prochaine. «Le quorum requis pour la réunion (89 députés) n'a pas été atteint, donc le président de la Chambre a levé la séance», a indiqué le député Mohamed Al Abbani. «La séance de vote a par conséquent été renvoyée à la semaine prochaine», a confirmé le député Ali Al Qaïdi qui a expliqué que ce report était dû aux divergences entre les députés autour du «programme du gouvernement unitaire».
Les députés plaident, selon un autre parlementaire, pour un vote sur l'inclusion de l'accord politique, conclu en décembre 2015, dans la Constitution de 2011 avant le vote sur le gouvernement d'union. Après d'âpres discussions, le Conseil présidentiel libyen avait annoncé la formation d'un gouvernement d'union nationale de 18 membres, avec cinq ministres d'Etat et trois femmes, qu'il a soumis au Parlement reconnu, dont l'approbation va permettre l'émergence d'un cadre institutionnel légal susceptible de régler la crise politique et sécuritaire qui secoue la Libye.
[Source: Par Ryma Maria Benyakoub, El Watan, Alger, 26fév16]
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