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26aoû14
Les islamistes en passe de remporter la guerre civile
Les islamistes ont pris le contrôle de l'aéroport de Tripoli et, d'un jour à l'autre, devraient s'emparer de la capitale libyenne, écrit mardi le quotidien Novye Izvestia.
Il s'agirait alors du plus grand succès des combattants de l'Emirat islamique - une entité créée dans l'est du pays et étroitement liée à l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Dans les rangs de leurs adversaires, l'anarchie règne. L'ancien parlement refuse de transmettre ses pouvoirs au nouveau, élu fin juin. Sachant qu'une partie des "milices" qui se battent contre les islamistes ne reconnaissent le pouvoir ni des anciens ni des nouveaux députés.
Le pire scénario prédit par les experts depuis l'effondrement du gouvernement de Mouammar Kadhafi en novembre 2011 semble se réaliser en Libye. Une véritable guerre civile déchire le pays - tout le monde se bat contre tout le monde. Une coalition de deux mouvements islamistes, l'Aube libyenne et Ansar al-Charia, assiège Tripoli. Cette dernière organisation fait partie de l'Emirat islamique proclamé à Benghazi. A ces mouvements s'opposent des milices tribales. Les affrontements ont littéralement détruit l'aéroport de Tripoli et ont forcé des milliers de personnes à évacuer le pays, notamment les représentants des missions diplomatiques.
Depuis six jours, la capitale est bombardée par les airs. Les raids aériens ont été revendiqués par le général Khalifa Haftar, allié avec la milice de Zentan, qui cherche en vain depuis trois mois à repousser l'Emirat islamique de Benghazi. Le général a déclaré au Times avoir acheté à un pays six nouveaux avions de combat, qui lui permettent de participer aux opérations non seulement dans l'est, mais aussi dans l'ouest de la Lybie. Les représentants de l'Emirat islamique affirment qu'hormis le parlement et le gouvernement, Haftar est soutenu par des puissances étrangères comme l'Egypte - qui nie toute implication dans les événements en Libye - ou encore les Emirats arabes unis.
Sous la menace d'une prise de la ville par les islamistes, le parlement libyen récemment élu (200 députés) a quitté Tripoli pour s'installer à Tobrouk, à plus de 1 500 km à l'est de la capitale. Les députés libyens ont demandé à l'Onu une assistance militaire. Selon Vladimir Sotnikov du Centre de sécurité internationale à l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales de Moscou (IMEMO), l'ingérence de l'Occident dans le conflit en Libye n'est pas à exclure. "Honnêtement, je doute que les forces libyennes internes puissent vaincre les islamistes par leurs propres moyens. A une certaine étape, la communauté internationale devra intervenir. En même temps, on ignore quelle forme prendrait l'ingérence occidentale. Il pourrait, à terme, s'agir d'une intervention militaire directe: des bombardements de l'aviation américaine ou française, voire une opération terrestre", estime l'expert. Entre temps, les prédécesseurs des nouveaux législateurs libyens, les députés du Congrès général national libyen, ont annoncé via leur porte-parole Omar Ahmidan qu'ils prenaient le pouvoir en main. Ils ont même nommé hier leur premier ministre - Omar al-Khasi. A la crise militaire libyenne s'ajoute donc aujourd'hui une crise politique, de laquelle il sera très difficile de sortir.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 26aoû14]
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