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23avr13


Attentat contre l'ambassade de France à Tripoli, deux gardes blessés


Un attentat à la voiture piégée a visé mardi l'ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français et provoquant d'importants dégâts, dans la première attaque contre des intérêts français en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

L'attentat, qualifié d'"acte terroriste" par les autorités libyennes, survient dans un contexte d'insécurité croissante en Libye avec des milices qui y font la loi et dans un contexte régional marqué par le conflit au Mali où l'armée française est intervenue contre les islamistes radicaux.

Le président français François Hollande, dont le pays a participé à l'opération militaire internationale contre le régime Kadhafi, a indiqué attendre de la Libye que "toute la lumière soit faite" sur cet attentat, tandis que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius était attendu dans la journée à Tripoli, selon une source diplomatique française.

"L'explosion est survenue vers 07H10 (05H10 GMT) et a été provoquée par une voiture piégée qui était garée devant la porte même de l'ambassade", a indiqué à l'AFP le chef de la sécurité à Tripoli, Mahmoud al-Chérif.

Une source à l'ambassade de France a affirmé que deux gardes avaient été blessés, l'un grièvement et l'autre n'ayant que quelques égratignures.

L'agence libyenne Lana a fait état par ailleurs d'une fillette blessée parmi les voisins.

Selon un correspondant de l'AFP sur place, il ne restait d'un véhicule garé devant l'entrée de l'ambassade que le moteur et un bout de carcasse calcinée. Un profond cratère était visible devant la porte de la chancellerie.

Selon un des voisins, légèrement blessé au visage, qui habite en face de l'ambassade, la voiture a été sans doute garée quelques minutes avant l'explosion.

"J'étais en train de balayer devant chez moi. Il n'y avait aucune voiture devant la porte de l'ambassade. L'explosion a eu lieu moins de cinq minutes après que je sois rentré", a indiqué Jamal Omar. Selon lui, "une ou plusieurs personnes auraient garé la voiture devant la porte et auraient déclenché rapidement l'explosion".

M. Chérif a affirmé de son côté qu'il "ne s'agit pas d'un attentat suicide".

"Nous sommes confrontés à plusieurs menaces et ennemis. Il est trop tôt pour le moment désigner une quelconque partie", a-t-il dit.

Le bâtiment abritant les locaux de la chancellerie installée dans une villa à deux étages située au coin de deux rues exigus du quartier résidentiel et bourgeois de Gargaresh, a été fortement endommagé et une partie du mur d'enceinte a été détruite.

Des enquêteurs libyens sont arrivés sur les lieux de l'attentat.

"On a entendu une forte détonation (...). C'était une très grave erreur d'installer l'ambassade de France dans notre quartier", a dit l'un des voisins accourus sur les lieux.

L'ambassadeur de France, Antoine Sivan, arrivé sur place, n'a pas souhaité faire de commentaires.

"Nous condamnons fermement cet acte que nous considérons comme un acte terroriste contre un pays frère qui a appuyé la Libye durant la révolution" de 2011, a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie libyenne Mohammed Abdel Aziz, présent lui aussi sur place.

Le ministre a annoncé la formation d'une commission franco-libyenne pour enquêter sur l'attaque, refusant de donner toute indication sur les motifs ou les auteurs de l'attentat.

Depuis la révolte de 2011, l'insécurité est persistante en Libye particulièrement dans la région de Benghazi (est) frappée par des attentats et assassinats ayant conduit les Occidentaux à évacuer la ville. Un attentat contre le consulat américain à Benghazi en 2012 a tué l'ambassadeur et trois autres Américains.

Les violences sont souvent imputées à des islamistes radicaux, pourchassés sous Kadhafi et qui règlent leurs comptes.

A cela s'ajoute un contexte régional marqué par le conflit au Mali où l'armée française est intervenue à la demande des autorités de Bamako, à la suite d'une offensive islamiste vers le Sud en janvier.

Les groupes armés jihadistes -le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)- visés par l'intervention française dans le Nord du Mali, avaient menacé en représailles de s'attaquer aux intérêts français.

En 2011, la France de Nicolas Sarkozy a participé aux opérations militaires de la coalition qui a mené des raids aériens contre les forces du régime Kadhafi contribuant à la chute du régime de Mouammar Kadhafi tué en octobre 2011 à l'issue d'un conflit de huit mois.

[Source: El Watan, Afp, Alger, 23avr13]

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