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19aoû13
Nouveau martyre des coptes d'Egypte
La situation en Egypte prend une tournure inquiétante. Si le bras de fer qui oppose l'armée et les Frères musulmans s'est soldée par au moins 700 morts, le spectre d'une guerre civile confessionnelle est latent dans l'ensemble du pays, où l'on compte une forte proportion de chrétiens coptes et où les statistiques sont l'objet de polémiques pour les raisons que l'on devine. Le pouvoir ayant de tout temps voulu minimiser la présence copte au sein de la société égyptienne aux fins de marginalisation politique. Quant aux partisans du Président déchu, ils ont accusé les chrétiens d'avoir non seulement financé, mais aussi organisé et participé massivement aux manifestations contre Mohamed Morsi. Lesquelles manifestations ont abouti à sa déposition par les militaires.
En représailles à un prétendu soutien aux militaires, une cinquantaine d'églises ont été incendiées ou saccagées en moins de 48 heures par les intégristes, au point où l'imam de la grande mosquée d'Al Azhar, considéré comme la plus haute autorité de l'islam sunnite dans le pays, a condamné ces actes barbares et appelé tous les Egyptiens à la réconciliation. Victimes expiatoires de la confrontation entre les Frères musulmans et l'armée depuis la chute du régime de Hosni Moubarak, les coptes risquent de vivre un nouveau martyre, au moment où le pouvoir en place envisage sérieusement l'interdiction de la confrérie des Frères musulmans.
Il n'en fallait pas plus pour que dans les autres pays musulmans, les islamistes sortent eux aussi dans la rue en signe de solidarité avec les «Frères» égyptiens sans trop de succès d'ailleurs, à l'exception des islamistes marocains qui étaient quelques milliers, hier, à battre le pavé à Rabat à l'appel de la mouvance Al Adl Oua El Ihsane (Justice et bienfaisance). Chez nous, après plusieurs tentatives des islamistes de mobiliser l'opinion pour la libération du président Morsi et le soutien aux Frères d'Egypte, le MSP de Mokri n'aura réussi qu'à regrouper une centaine de ses partisans le 15 août dernier.
Samedi, ils étaient tout juste une dizaine à répondre à l'appel à un sit-in devant l'ambassade d'Egypte à Alger. L'occasion de «surfer» sur la vague salafiste jusqu'à la prochaine présidentielle a été sans doute trop belle pour Abderrazak Mokri pour donner des gages aux islamistes algériens, lui qui ambitionne un leadership au sein de la mouvance intégriste. La manœuvre n'aura pas abouti au résultat escompté. Ce «flop» ne peut s'expliquer par la chaleur décourageante de l'été, il est peut-être révélateur d'un recul relatif de l'islamisme politique en Algérie. Les jours qui viennent infirmeront ou confirmeront cela, c'est sûr. En tout état de cause ce qui se passe en Egypte et l'issue de ce bras de fer entre l'armée et les islamistes seront déterminants dans l'évolution du monde arabe.
[Source: Par Reda Beckkat, El Watan, Alger, 19aoû13]
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