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02aoû13
Les islamistes en Egypte seront dispersés par la force
Les nouvelles autorités égyptiennes ont reconnu les manifestations incessantes des Frères musulmans et de leurs partisans comme une "menace inacceptable à la sécurité nationale du pays". Le cabinet a chargé le ministre de l'Intérieur de mettre fin aux troubles. Ainsi, le gouvernement provisoire passe à l'offensive contre les islamistes radicaux, écrit vendredi 2 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Une source du ministère égyptien de l'Intérieur a déclaré que le plan de dispersion prévoyait plusieurs étapes - des avertissements à l'utilisation du gaz lacrymogène, voire des moyens de légitime défense en cas de nécessité par les forces de l'ordre. Il est prévu de disperser deux rassemblements - devant la mosquée Rabaa al-Adawiya et devant l'université du Caire. Selon les autorités, les habitants sont très en colère contre les actions des manifestants. Selon les habitants du Caire, les tas de déchets en pleine chaleur de juillet, l'insalubrité et les problèmes de circulation où se tiennent les rassemblements irritent la classe moyenne de la capitale égyptienne.
Amnesty International a qualifié la décision prise par les autorités de disperser les manifestants de "recette pour la continuation de l'effusion de sang". D'après cette organisation, l'utilisation de la force excessive et injustifiée entraînant la mort est devenue chose courante pour les forces de l'ordre égyptiennes.
Aujourd'hui est le dernier vendredi du ramadan. Les Frères musulmans ont promis qu'un mois après le ramadan, ils reprendraient le pouvoir. Aujourd'hui, leurs partisans organisent une nouvelle "marche d'un million". La police a ordonné aux islamistes de cesser les manifestations. Mais ces derniers n'ont pas l'intention de partir. Ils n'ont simplement aucun autre moyen légal de lutter pour le pouvoir que les manifestations pacifiques.
Les Frères musulmans ont officiellement renoncé à la violence depuis plusieurs décennies. Les appels à la confrontation armée seraient un suicide politique pour les islamistes de ce mouvement. Et les Frères le reconnaissent. Mais on sait qu'ils possèdent des armes, y compris dans les quartiers où ils organisent les manifestations.
La confrontation a déjà fait plus de 200 victimes au Caire et à Alexandrie. Le conflit dure depuis un mois, les forces de l'ordre ne parviennent pas à briser la protestation. Selon les représentants de la rue égyptienne, les Frères font venir les habitants aux manifestations en expliquant que les nouvelles autorités ne sont pas contre ce mouvement, mais contre l'islam. C'est la raison pour laquelle les Egyptiens manifestent - pour défendre leur foi.
Les Frères musulmans ont aujourd'hui un nouvel atout : le sang. Plus les victimes des dispersions sont nombreuses, plus dures seront les condamnations des militaires par l'Occident. Les islamistes ont déclaré à Reuters que l'armée devrait tuer 100 000 Egyptiens pour briser les protestations. Par ailleurs, les mains des autorités sont d'une certaine manière liées par l'arrivée au Caire du ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle. Les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham s'y rendront la semaine prochaine. Selon les Egyptiens, les nombreuses victimes en cas de dispersion seraient une mauvaise chose. Or c'est fort possible car les Frères ont l'intention de tenir jusqu'au bout. Mais si des étrangers sont présents, il n'y aura pas de dispersion sanglante.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 02aoû13]
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