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26juil13
La Russie, épreuve de force pour Obama
On a l'impression que pour certains sénateurs et congressistes américains, le sujet du moment est de trouver un moyen de sanctionner le plus sévèrement possible la Russie, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les véritables problèmes de leur pays - la dette publique gigantesque, le chômage, la faillite de la capitale automobile Detroit ainsi que le scandale autour des mises sur écoute des citoyens, sans parler de l'immense instabilité au Moyen-Orient - passent au second plan à côté des droits de l'homme en Russie et la position du pays vis-à-vis de la Syrie ou encore du cas Edward Snowden.
Cela semble aberrant. On entend souvent les politologues éminents dire que la Russie est si faible que son rôle dans la politique internationale est insignifiant. Ils ajoutent en général qu'il ne faut donc pas perdre de temps à essayer de comprendre ses processus intérieurs. La Chine devrait préoccuper davantage les politiciens et les dirigeants à Washington.
Cependant, à en juger par la presse américaine et les débats au congrès, c'est la Russie qui occupe le plus de place dans les esprits - bien plus que la Chine. Tous les jours, les plus grands journaux américains publient plusieurs articles sur la Russie, en général pour critiquer violemment le régime de Poutine. Pour autant le niveau démocratique de la Chine n'est jamais débattu et la presse ne mentionne la Chine que sur les sujets économiques.
Le système communiste monopartite est-il plus attrayant pour les législateurs et les journalistes américains ou d'autres facteurs entrent-ils en jeu ? Evidemment : réponse deux. Sous la pression d'un puissant lobby antirusse à Washington.
Actuellement, les efforts de ce lobby vont deux directions - l'échec du sommet Obama-Poutine en septembre et le boycott des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi.
Les sénateurs Chuck Schumer, démocrate, et Lindsey Graham, républicain, ont suggéré une résolution selon laquelle si Moscou accordait l'asile politique à Edward Snowden le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg devrait être reporté. Graham a également appelé les USA à boycotter les JO de Sotchi.
Il est à noter, tout de même, que de nombreux membres du congrès ne souhaitent pas couper tous les ponts avec la Russie même s'ils n'approuvent pas la situation intérieure du pays. Pour cette raison, ces résolutions farfelues ne seront certainement pas approuvées par la majorité des législateurs. Néanmoins, l'intrigue demeure autour du voyage d'Obama à Saint-Pétersbourg - et qui plus est à Moscou - et le président américain subira une sérieuse épreuve de force pour résister à la pression du lobby antirusse.
Ironiquement, le président n'est pas soutenu par les démocrates mais les républicains conservateurs et les représentants libéraux. Ces derniers soulignent l'absurdité et le cynisme de l'appel à boycotter les Jeux olympiques de Sotchi.
"Le boycott de l'Olympiade de 1980 était une réaction à l'intervention soviétique en Afghanistan en 1979. Les USA ont formé et armé les moujahids afin de repousser les Soviétiques mais au final cela a engendré un régime islamiste, Ben Laden, Al-Qaïda, les événements tragiques du 11 septembre et les 12 dernières années de guerre dans ce pays dont l'armée américaine rêve de partir", écrit Daniel McAdams. Et ce dernier avec l'aide de la Russie.
Pour conclure, rappelons que la popularité du congrès ne dépasse pas 10% depuis des années. Cela signifie que selon la majorité absolue des Américains les membres du congrès ne remplissent pas leurs fonctions dans l'intérêt des électeurs - et leurs foudres lancées contre Poutine n'aideront certainement pas à améliorer leur popularité.
[Source: Ria Novosti, Moscou, 26juil13]
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