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13oct04
Disputes espagnoles à l'occasion de la fête nationale.
La fête nationale espagnole commémore, le 12 octobre, la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, en 1492. Les troupes défilent à Madrid devant le roi et la reine, le président du gouvernement et une foule d'officiels.
Et, chaque année, le défilé donne lieu à polémiques. Ainsi en 2003, la présence de troupes et du drapeau américains avait été considérée par l'opposition comme "une justification de la guerre en Irak" et un appui inconditionnel aux Etats-Unis par le Parti populaire (PP) - alors au pouvoir - contre l'opinion de la très grande majorité de la population.
Cette année, il n'y a pas de drapeau américain, le nouveau gouvernement socialiste ayant décidé de retirer les troupes espagnoles d'Irak. "Une insulte aux Etats-Unis", selon le PP ! Réplique du ministre de la défense, José Bono : "L'Espagne a changé de gouvernement, l'alliance avec les Etats-Unis continue mais ce qui ne continue pas, c'est de se mettre à genoux devant un gouvernement étranger quel qu'il soit."
Une autre polémique a surgi : dans un souci de "contribuer à la paix entre les Espagnols", M. Bono a décidé qu'un vétéran républicain et un vétéran de la division Azul - qui a combattu aux côtés des troupes hitlériennes sur le front russe pendant la seconde guerre mondiale - assisteraient au défilé dans la tribune officielle. Cela a provoqué un tollé de nombreuses associations qui luttent pour la réhabilitation des vaincus de la guerre civile, des communistes de la Gauche unie (IU) et des partis nationalistes catalans, pour qui "mettre sur le même plan les défenseurs de la Seconde République avec des putschistes fascistes est un grave manque de respect". Selon eux, la véritable réconciliation nationale passe par "la récupération de la mémoire historique et la réparation due aux victimes". Une commission interministérielle a d'ailleurs été constituée à cette fin par le gouvernement socialiste. Les associations en attendent la réhabilitation morale, mais aussi juridique, des victimes du franquisme.
[La source: Pour Martine Silber, Le Monde, Paris, 13oct04
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