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25avr16
Un groupe armé perpètre des attaques dans la TCO Itika Guasu pour pouvoir lancer de fausses accusations contre des leaders autochtones
Le 21 avril 2016, un groupe armé formé de trois personnes non Guaranis, ayant déjà commis des actes de violences, de pillage de ressources forestières et d'occupation illégale de terres dans la Terre communautaire d'origine Itika Guasu (TCO Itika Guasu), ont perpetré plusieurs attaques contre des Guaranis des communautés de Chorokepiau et Fuerte Viejo, toutes deux situés au sein de la TCO Itika Guasu et appartenant à l'Assemblée du peuple guarani Itika Guasu.
FAITS :
Le jeudi 21 avril 2016, un groupe de trois personnes armées, emmené par Rolando Rómulo Torrez Labra (carte d'identité nš 4123043 Tja) a commis les faits de violences suivants contre des Guaranis de la TCO Itika Guasu :
- Aux environs de 18 h 30, alors que les frères Everto, Carlos et Silvio Barrientos venaient d'acheter des vivres à l'épicerie appartenant au corregidor (qui exerce de facto une function similaire au juge de paix) de Tarupayo, Ciro Zambrana, et effectuaient à pied le trajet du retour, entre Tambo Tarupayo et la communauté où ils résident, Chorokepiau, ils sont interceptés par une jeep noire, occupées par Rómulo Torrez et ses neveux, Nery et José Torrez, juste à la hauteur de la mare de Ciro Zambrana, à mi-chemin environ entre Tarupayo et Chorokepiau.
Les trois occupants de la jeep étaient en état d'ébrieté. Ils ont empoigné Everto Barrientos par le col et lui ont dit : "C'est toi le 'macho'? Maintenant tu vas payer !". Ils ont profité du fait qu'Everto portait un chapeau muni d'une jugulaire pour le saisir à cet endroit et le faire tomber au sol pour lui donner des coups de poing et de pied.
Carlos et Silvio Barrientos se sont enfuis en courant parce que Rolando Torrez les menaçait avec un arme à feu du style revolver ou pistolet.
Pendant tout ce temps, les coups ont continué de s'abattre sur Everto Barrientos jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Au bout d'un certain temps, moins de deux heures dans tous les cas, il est revenu à lui, à moitié nu, ensanglanté, et s'est levé. À ce moment-là, Rolando Torrez l'a aperçu et s'est mis à le poursuivre. Everto s'est caché au milieu des broussailles et y est resté.
Les trois agresseurs ont détruit et éparpillé les vivres achetés par les frères Barrientos.
- 19 h 15 : Carlos Barrientos appelle son frère Eyber Barrientos et le prévient de l'attaque des Torrez contre Everto. La communauté de Chorokepiau, une fois avertie, se rassemble et part à la recherche d'Everto en suivant les indications données par téléphone.
- Aux environs de 20 h 00, Everto est retrouvé, caché et blessé. Marino Gallardo, chargé des relations avec les communautés pour les affaires juridiques, est contacté grâce au téléphone de l'un des frères, afin qu'il prévienne la police de la capitale provinciale d'Entre Ríos de l'incident et lui demande de se déplacer sur les lieux aux fins de vérification des faits.
- Environ au même moment, vers 20 h 00, à bord du même véhicule, Rolando Torrez et ses neveux Nery et José, font irruption dans la communauté de Fuerte Viejo, également appartenant de l'APG IG, et se dirigent vers le domicile de Mme Isabel Escalante et de son fils Paulino González. Ils sont descendus du véhicule et ont demandé à voir Paulino González, qui ne se trouvait pas chez lui. Lorsque Mme Escalante leur a dit qu'il était à Entre Ríos, ils se sont introduits aggressivement dans l'habitation et ont commencé à donner des coups dans le mobilier et les articles domestiques. Alors qu'ils s'acharnaient sur les chaises et la table, ils ont annoncé qu'ils cherchaient Paulino González pour le tuer. Ils lui ont aussi demandé si Mario Miranda était là, car "celui-là aussi nous emmerde". Les chiens de Mme Escalante ont obligé les Torrez à quitter les lieux. Ils ont ensuite pris la direction de Chorokepiau. Ces faits ont été dénoncé par le Mburuvicha de la communauté de Fuerte Viejo, Mario Miranda.
- 20 h 30 : Rolando Torrez passe avec sa jeep, cette fois seul, sur le lieu de l'agression d'Everto Barrientos, où se sont rassemblés plusieurs habitants de Chorokepiau pour protéger le blessé et pour attendre l'arrivée de la police. Les Guaranis présents sur place lui demandent des explications et lui reprochent son comportement.
- 22 h 30 : Des coups de feu sont entendus dans la clairière. Il s'agissait de nouveau de Rolando Torrez qui revenait sur les lieux en jeep. Les Guaranis se trouvaient d'un côté du chemin et en voyant Torrez, deux d'entre eux lui ont fait barrage pour lui demande les raisons de l'agression contre Everto Barrientos.
La réponse des occupants de la jeep a été de sortir le fusil et de les menacer. Dans la jeep se trouvaient Rolando Torrez, son oncle Fortunato Torrez et les fils de celui-ci, Nery et José. Rolando Torrez disposait en plus d'un pistolet ou revolver et Nery Torrez d'un fusil, d'un poignard et d'un rebenque, sorte de cravache utilisé pour les chevaux.
Au vu de cette menace, les Guaranis présents se sont rassemblés. Rolando Torrez, voyant qu'ils étaient nombreux, a voulu s'échapper dans sa jeep, mais les Guaranis ont répliqué en donnant des coups de bâtons dans le véhicule et en cassant le pare-brises.
Pour arracher le fusil des mains de Nery, les Guaranis l'ont frappé avec un bâton. S'en est alors suivi un affrontement à coups de poings et de bâtons. Voyant qu'ils étaient parvenus à encercler les Torrez et puisqu'ils s'étaient emparés du fusil, les Guaranis se sont arrêtés et leur ont dit de s'en aller. Les quatre Torrez sont montés dans le jeep et sont partis.
- 23 h 00 : Eyber Barrientos appelle l'APG IG à Entre Ríos avec le téléphone de Carlos Barrientos et demande à ce que la police se rende à Chorokepiau. On lui a répondu que la police n'irait pas et Eyber Barrientos demanda alors qu'un responsable juridique de l'APG IG au moins s'y rende pour constater l'agression des Torrez contre leurs camarades et les vivres qu'ils venaient d'acheter.
Action du Département juridique de l'APG IG à Entre Ríos
- 20 h 00 : À peine reçue la dénonciation des faits s'étant produits à Chorokepiau, Marino Gallardo se rend à la police pour déposer plainte.
Le brigadier de service lui a dit que la plainte ne pouvait pas être reçue car le responsable de ce genre de problème, le sergent Delgado, n'était pas là. Il a déclaré ne pas pouvoir envoyer de patrouille car tous les policiers étaient engagés dans des tâches de surveillance dans la localité, bien que l'officier savait que ce n'était pas la première fois que Rolando Torrez agissait de la sorte et que l'agression méritait qu'il soit immédiatement arrêté.
- 21 h 00 : Le département juridique de l'APG parvient à s'entretenir avec le sergent Delgado, qui affirme être fatigué et demande à ce qu'ils viennent le voir le lendemain.
- 23 h 00 : Après avoir été informés des évènements, plusieurs membres de l'APG IG se sont rendus d'Entre Ríos à Chorokepiau sans aide policière pour constater les faits sur le terrain et l'état des blessés.
- Vendredi 22 avril, 05 h 00 : Les membres du groupe qui s'est déplacé à Chorokepiau rentrent à Entre Ríos avec les blessés.
- Étant donné la gravité des blessures, il est demandé au Ministère public qu'il ordonne un examen médico-légal, qui a été effectué le vendredi 22 avril dans l'après-midi à Tarija, capitale du département.
Aucune information ne peut être fournie concernant l'intervention policière car il n'y en a pas eu.
Du manque d'attention et du traitement discriminatoire envers les Guaranis à l'hôpital d'Entre Ríos
Lorsque les blessés guaranis sont arrivés le 22 avril au petit matin à l'hôpital d'Entre Ríos, ils ont appris que les Torrez avaient déjà été transférés en ambulance depuis Tarupayo. Le personnel de l'hôpital s'est immédiatement occupé de ces derniers, alors que les blessés guaranis ont dû patienter jusqu'à 08 h 00 et ont dû payer la consultation.
À partir de ce moment-là, l'hôpital d'Entre Ríos est devenu le théâtre de la mise en scène du groupe emmené par Hugo Arebayo, qui a tenté à plusieurs reprises de s'emparer de la direction de l'APG IG en usurpant ses autorités légitimes.
Lorgio Bustos, Eloy Novillo et Eduardo Segundo, appartenant à cette bande organisée, sont rapidement arrivés à l'hôpital. Eloy Novillo s'écriait que "grâce à ça, Never ne pourra pas être président", en référence à Never Barrientos, le président de l'APG IG, qui compte sur le soutien des communautés de l'APG Itika Guasu, et qui depuis 2014 doit affronter les actions illégales de ce groupe.
Il faut préciser que, même s'ils portent le même nom de famille, Never Barrientos ne fait pas partie de la famille des blessés.
Le groupe d'agresseurs a été soutenu par d'autres personnes qui se sont introduites dans l'hôpital munies d'appareils photographiques et qui se sont organisées pour "informer" (sic) le journal El País de Tarija, connu pour sa ligne éditoriale discriminante envers les Guaranis.
Une parente des Torrez criait dans l'hôpital que les Guaranis sont des chawancos, appellation employée à l'époque des patrons, lorsque les Guaranis étaient soumis à l'esclavage, pratique qui n'a toujours pas disparu du Chaco bolivien. Elle a traité les Guaranis d'"alcooliques".
L'attention médicale dispensée aux quatre membres de la famille Torrez a été des plus rapides et efficaces et a consisté, pendant les premières heures, à leur garantir le repos afin que les effets de l'alcool se dissipent.
La mise en scène s'est poursuivie, avec l'arrivée à l'hôpital de fonctionnaires du gouvernement provincial et local.
Alors que les agresseurs étaient sur des brancards et bénéficiaient d'une attention médicale permanente, les trois Guaranis blessés étaient laissés à leur sort puisque, selon le personnel, "leur état n'était pas grave".
Les agresseurs ont pris des photographies jusqu'à 07 h 00, et l'on suspecte que l'un d'entre eux se soit fait bander la tête juste pour la prise. Ces images de Nery et de Rolando Torrez ont été publiées par le journal El País de Tarija.
Des effectifs de la police étaient présents mais inactifs.
10 h 00 : Les effets de l'alcool s'étant estompés, les agresseurs sont transférés en ambulance à Tarija, car à ce moment-là et après plusieurs heures à l'hôpital, le personnel médical a estimé que c'était nécessaire.
Les médecins ont informé les Guaranis qu'ils ne pouvaient pas s'occuper d'eux et leur ont donné un ordre de renvoi à Tarija, sans ambulance.
L'état des Guaranis attaqués et agressés.
Au regard du bon état de santé manifeste de Rolando Torrez lors de son apparition sur la chaîne de télévision PLUS TLT (appartenant au même propriétaire qu'El País de Tarija), où il a témoigné pour diffuser l'idée selon laquelle l'auteur des faits était Eyber Barrientos, le bilan du côté des Guaranis blessés, selon des informations tirées des examens médico-légaux, est le suivant :
EVERTO BARRIENTOS ANTEZANA:
- Crâne : présence d'une zone contuse de 5 x 6 cm située dans la région pariétale droite.
- Visage : ecchymose couleur vert clair région palpébrale inférieure droite. Excoriation sur l'arête nasale. Oedème région nasale.
- Cou : ecchymose traumatique linéaire discontinue en oblique côté droit.
- Membres supérieurs : ecchymose punctiforme couleur verte de 6 x 5 cm face interne du tiers proximal du bras gauche. Excoriation avec repli épidermique au coude droit.
- Membres inférieurs : présence de quinze lésions dues à des épines situées sur la face antéro-interne du genou droit.
Le médecin légiste conclut que les lésions sont compatibles avec un traumatisme direct et tangentiel causées par un objet contondant aux bords émoussés qui provoque la zone contuse et correspondent à la date de l'agression.
DAVID BARRIENTOS ANTEZANA:
Les lésions qu'il présente sur le visage et sur le corps sont dues à un traumatisme causé par un objet contondant. Les lésions correspondent à la date de l'agression.
ROSA ANTEZANA AGUILERA:
Lésions sur un membre supérieur, région lombaire et cuisses, ces dernières étant la conséquence d'une lésion traumatique due à des épines, coïncidant avec le récit des faits. Les lésions correspondent à la date de l'agression.
Rosa Antezana a dû emprunter 7 Bs. pour acheter des analgésiques.
Dans les trois cas, le rapport médico-légal conclut que les polycontusions dont souffrent les agressés trouvent leur origine dans une violence exercée en groupe.
Ont également été blessés mais ne se sont pas présentés à l'hôpital : José Ortega, qui a reçu des coups de bâton, le Mburuvicha communautaire Abel Barrientos et Roberto Segundo.
CONTEXTE ET ANTÉCÉDENTS :
Les faits rapportés, y compris la postérieure tergiversation et le montage aux fins d'incrimination, s'inscrivent dans la persécution systématique dont sont victimes les Guaranis d'Itika Guasu de la part d'un groupe dirigé localement par le sous-gouverneur Walter Ferrufino Gaite, provenant d'une famille aux antécédents esclavagistes clairs et connus, et qui fonctionne avec des méthodes propres du crime organisé.
Walter Ferrufino Gaite dispose d'une vingtaine de personnes sous contrat depuis plus de deux ans. Ce groupe a pour but de harceler les organisations guaranis par des méthodes franchement mafieuses telles que des fausses accusations, des menaces, des intimidations, des extorsions et des cooptations forcées. Pour arriver à leurs fins, ils emploient tout type de faux documents avec lesquels, grâce au soutien légal d'avocats appartenant au groupe, ils tentent d'usurper la personnalité juridique des organisations indigènes et de leurs dirigeants.
Ce groupe de kapangas organisé par le malveillant sous-gouverneur Walter Ferrufino a pour fers de lance les Guaranis Hugo Arebayo Corimayo, son frère René Arebayo Corimayo et son oncle Anastacio Arebayo. Ces deux derniers travaillaient en tant que fonctionnaires publics en 2014 et tous trois sont soumis à des sanctions prises selon les us et coutumes par l'APG IG depuis octobre 2012, date à laquelle il leur a été interdit d'occuper des postes de représentation de l'APG IG, tant au niveau interne que vis-à-vis de tiers.
Tant et si bien que dans le coin, on commence à parler du "cartel Ferrufino-Arebayos", en allusion à l'origine douteuse des énormes sommes d'argent dont ce groupe dispose.
Ce n'est pas la première fois que la famille Torrez est impliquée dans des actions d'intimidation, de menaces et de violence du groupe vis-à-vis des Guaranis de Chorokepiau, comme on peut le constater dans le récit des antécédents se trouvant ci-dessous.
Marco Antonio Cardozo Jemio, qui a feint d'être un représentant légal de l'APG IG et a défendu Hugo Arebayo devant la justice en tant qu'"avocat", alors que le ministère de la Justice a certifié que cet individu ne dispose pas du titre habilitant pour être avocat, ferait également partie de la trame juridique développée par ce groupe.
Antécédents :
Le 24 juin 2014, Rolando Torrez, non-Guarani qui fréquente la communauté de Chorokepiau, se trouvant sur la TCO Itika Guasu, entreprit des travaux agricoles non autorisés au sein de la communauté, dont la clôture d'une parcelle dans l'intention de faire valoir un droit de propriété dont il ne dipose pas, et ce, sans autorisation, cet acte étant en outre contraire aux us et coutumes en vigueur.
En l'apprenant, la communauté procéda au démantèlement des poteaux de délimitation installés par Rolando Torrez. Celui-ci répliqua en proférant des menaces aux habitants de la communauté tout en brandissant une tronçonneuse, avec laquelle il tenta d'attenter au bras de l'un d'entre eux. Les habitants procédèrent donc à la confiscation de la tronçonneuse et la mirent au dépôt dans la communauté. Cette décision fut prise dans le cadre de la juridiction autochtone de la TCO Itika Guasu et conformément aux us et coutumes.
De plus, alors que les habitants rentraient chez eux, Fortunato Torrez, oncle de Rolando Torrez, apparut, brandissant un fusil dans une attitude menaçante, avec l'intention de semer zizanie et terreur dans la communauté.
Les faits firent l'objet d'une plainte déposée le 7 juillet 2014 par Eyver Barrientos, guarani résidant à Chorokepiau, contre Rolando Torrez, étant donné le risque qu'il représente pour les habitants et au vu de l'impossibilité pour M. Torrez de respecter la décision prise par la communauté, c'est-à-dire, par les autorités compétentes de la juridiction autochtone.
Le 7 juillet 2014, la plainte fut déboutée par le Fiscal de Materia III (procureur) d'Entre Ríos (Tarija), Maître Gabriel Alarcón Barrios, car "les faits ne sont pas clairs". Cette décision fut contestée, et le 9 juillet 2014, il émit une requête disposant une série de mesures d'enquêtes.
Pourtant, le même procureur jugea recevable une plainte pour "vol aggravé" déposée par Rolando Torrez contre Eyver Barrientos. L'auteur des menaces estimait que la tronçonneuse lui avait été volée, alors que la confiscation de celle-ci répondait à une décision des autorités autochtones juridictionnelles que le procureur aurait dû suivre. Cette plainte pour vol aggravé donna lieu à l'affaire FISER Nš 102/2014, dont l'enquête fut prolongée de 90 jours sur décision du procureur du 5 septembre 2014, décision qui fut probablement la toute dernière action procédurale prise par le procureur Gabriel Alarcón Barrios avant de laisser sa place à Entre Ríos. Dans cette décision, il affirmait que l'enquête dans l'affaire FISER Nš 102/2014 avait débuté le 3 janvier 2014, alors que la couverture du carnet d'enquête indique que cette affaire avait commencé en juillet 2014.
Soulignons que dans l'exposé des faits de sa plainte pour vol aggravé, Rolando Torrez indiqua qu'ils eurent lieu alors qu'il était "en train de travailler dans mon enclos situé dans la communauté de Chopoquipiau ; j'améliorais la clôture de ma propriété avec une tronçonneuse [...]". M. Torrez n'a absolument aucun droit de propriété sur ce terrain, car il s'agit d'un terrain communautaire appartenant à l'APG IG. C'est pour cette raison que les habitants, après l'avoir averti, procédèrent au démantèlement des poteaux de démarcation qu'il prétendait installer.
La présente affaire concernait un délit de menaces, mais les faits qui en sont à l'origine constituent aussi un délit de spoliation (article 351 du code pénal bolivien) et de trouble à la possession (article 353 du code pénal bolivien).
Avec ces décisions, le procureur d'Entre Ríos ne respecte pas, une fois de plus, les décisions des autorités de la juridiction autochtone originaire, auxquelles il devrait se plier sur base de l'article 12 de la Loi sur la Délimitation juridictionnelle (Ley de Deslinde Jurisdiccional) du 29 décembre 2010
Le problème de fonds dans cette affaire est précisement l'absence de reconnaissance des décisions prises par la juridiction autochtone originaire de la part de la justice ordinaire, étant donné que le problème trouve son origine dans l'usurpation de terrains appartenant à la TCO Itika Guasu à des fins d'exploitation et de trafic illégal de ressources forestières, auxquels s'adonnent le plaignant et d'autres personnes étrangères à la TCO Itika Guasu.
Ces faits ont également fait l'objet d'une dénonciation de la part de l'APG IG auprès de l'Autorité de contrôle social des forêts et des terres (Autoridad de Fiscalización y Control Social de Bosques y Tierras - ABT) de Bolivie, organisme public compétent en la matière, qui a effectivement constaté que des associés de Rolando Torrez, concrètement Leopoldo Torrez Nieto et Fortunato Torrez Rueda faisaient un usage illégal des ressources forestières de la TCO Itika Guasu. La ABT a dès lors ordonné l'arrêt de l'abbatage des arbres auquel se livraient ces monsieurs.
Pendant ce temps, d'autres associés de Rolando Torrez seraient en train de déposer des plaintes contre des Guaranis de Chorokepiau, plaintes qui auraient pour objectif de pouvoir poursuivre le trafic illégal des ressources forestières qui ne leur appartiennent pas, tout en essayant de renforcer l'asservissement ou l'occupation de fait des terrains de l'APG IG.
L'action publique à Entre Ríos et à Tarija n'a non seulement pas respecté jusqu'à maintenant les décisions prises par les autorités de la juridiction autochtone originaire en place au sein de la TCO Itika Guasu, elle a également fait fi des principes de légalité, d'objectivité et d'autonomie pour, en revanche, protéger des agissements qui sont sanctionnés par la loi nš 477 contre l'asservissement et le trafic de terres, du 30 décembre 2013, que sanctionnerait également le nouvel article 351bis du code pénal, lorsque de tels actes d'asservissement sont dirigés contre une population autochtone.
[Source: Equipo Nizkor, Charleroi, 25avr16]
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