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28jan19


Le président Maduro ne veut rien lâcher


Nicolas Maduro succède à Chavez lors de la présidentielle anticipée du 14 avril 2013 alors que le continent américain s’apprête à une profonde mutation politique. Entre 2015 et 2018, les principaux bastions de la gauche sud-américaine, à commencer par l’Argentine et le Brésil, tombent aux mains de coalitions de droite.

Dans une interview diffusée hier sur la chaîne CNN Turk, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a rejeté l’ultimatum lancé par plusieurs pays européens. Ultimatum lui donnant huit jours pour convoquer des élections. Il a déclaré que son pays n’est «pas lié» à l’Europe. «Ils devraient retirer cet ultimatum. Personne ne peut nous donner d’ultimatum», a-t-il affirmé à cette occasion.

Madrid, Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et Lisbonne ont exigé, samedi, la convocation d’élections sous huit jours au Venezuela, faute de quoi ces capitales reconnaîtront le chef du Parlement et président autoproclamé Juan Guaido comme chef de l’Etat. Les Etats-Unis, le Canada et la plupart des pays d’Amérique latine ont reconnu Juan Guaido comme étant le président par intérim légitime du Venezuela.

Nicolas Maduro a été investi le 10 janvier pour un deuxième mandat de six ans devant la Cour suprême et non devant le Parlement comme le prévoit la Constitution. L’opposition et une partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), ne reconnaissent pas la légitimité de ce deuxième mandat.

Lundi dernier, un groupe d’hommes en uniforme, se présentant comme faisant partie de la Garde nationale bolivarienne (GNB), s’est retranché dans une caserne au nord de Caracas. Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, ils déclarent ne pas reconnaître le président Maduro et appellent la population à descendre dans la rue.

Des émeutes éclatent alors dans plusieurs quartiers populaires de la capitale Caracas en solidarité avec les rebelles. Le même jour, la Cour suprême déclare illégitime la direction du Parlement, unique institution aux mains de l’opposition depuis fin 2015 et dont une Assemblée constituante entièrement chaviste (du nom de l’ancien président Hugo Chavez), élue mi-2017, a accaparé l’essentiel des pouvoirs.

La fêlure

Le lendemain, le vice-président américain, Mike Pence, exprimait son soutien à l’opposition pour exiger un gouvernement de transition et des élections libres. Nicolas Maduro accuse les Etats-Unis d’avoir ainsi ordonné «un coup d’Etat fasciste». Mercredi, le président du Parlement, Juan Guaido, s’est autoproclamé «président en exercice» du pays, promettant un «gouvernement de transition» et «des élections libres». Le président américain, Donald Trump, annonce qu’il le reconnaît comme président par intérim. Le Canada, le Brésil, la Colombie et plusieurs autres pays latino-américains font de même.

La Russie, la Chine, Cuba, le Mexique et la Turquie soutiennent, quant à eux, Maduro qui annonce la rupture des relations diplomatiques avec Washington. Jeudi, c’est au tour de l’armée de lui renouveler son soutien. Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, observe qu’ «un coup d’Etat est perpétré» contre le Président «légitime».

Samedi, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), la Russie et la Chine bloquent un projet américain de déclaration visant à soutenir l’Assemblée nationale dirigée par Guaido. En marge de cette réunion, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, appelle tous les pays à mettre fin à leurs transactions financières avec Caracas. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, accuse «les Etats-Unis et leurs alliés de vouloir renverser le président» vénézuélien.

De son côté, Maduro annonce le lancement de négociations avec les Etats-Unis pour ouvrir des «sections d’intérêts» dans chaque pays, afin de maintenir un niveau minimum de relations après la rupture des liens diplomatiques. En parallèle, à Washington, l’attaché militaire du Venezuela, le colonel José-Luis Silva, déclare ne plus reconnaître Maduro comme président légitime, et a appelé ses «frères militaires» à soutenir Guaido.

[Source: El Watan, Alger, 28jan19]

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